Présenté en alternance une année sur deux, avec celui de Shanghai, le salon de Pékin était attendu de pied de ferme. Des centaines de familles trépignent déjà devant les nombreuses entrées du salon automobile de Pékin, qui, en ce vendredi matin, ressemble à s'y méprendre au traditionnel solde d'après-Noël. Et pourtant, il ne s'agit que de la journée réservée à la presse. Neuf heures: le flot pénètre enfin et s'égrène dans les différents bâtiments dont la superficie totale équivaut à quatre terrains de football. Un vrai labyrinthe. "Plutôt un zoo", corrige avec justesse mon collègue de National Post, Graeme Fletcher.

Les conférences de presse s'enchaînent et s'emmêlent les unes aux autres. À 11h30, par exemple, Ford dévoile son concept Start au même moment où Ferrari présente sa 599 GTO et Audi sa A8 L. Et puisque toutes ces présentations se déroulent dans des bâtiments différents, des choix s'imposent.

 

Cet enchevêtrement de présentations traduit bien l'explosion du phénomène automobile en Chine. En hausse de 52% l'an dernier, le marché chinois est devenu le premier de la planète, devant celui des États-Unis, rien de moins. Ici, la surcapacité de production, on ne connaît pas. Pour preuve, le groupe Volkswagen prétend déjà tenir 90 000 bons de commande pour son Tiguan, qui entrera officiellement sur le marché en juin. Pour bien mesurer l'ampleur de cet engouement, sachez que 5075 unités de ce modèle ont trouvé preneur au Canada l'an dernier. Dans la même veine, l'automne dernier, Buick a établi un nouveau record avec sa nouvelle Regal: 60 000 unités vendues en un mois. Au Canada, tous modèles confondus, la marque aux trois boucliers a écoulé 15 511 de ses produits en une année complète. À elles seules, ces statistiques laissent deviner tout le potentiel du marché chinois.

 

Pêle-mêle

 

À l'exception du groupe Volkswagen, qui a érigé son propre bâtiment cette année pour s'assurer d'y loger toutes ses marques, tous les autres constructeurs se trouvent pêle-mêle. Les constructeurs locaux, petits et grands cohabitent avec la multitude de marchands d'accessoires, de tuners à gogo et de marques avec des "noms à coucher dehors". Les Mazda, Ford, Citroën se retrouvent toutes exposées un peu plus loin, au kiosques des marques mères. C'est quoi, l'idée?

 

 

Des présentations à grand renfort de musique tonitruante - dont le degré de décibels surpasse largement celui d'un concert de Kiss -, de danseurs, de fumée et de projecteurs multicolores, Pékin montre ses stars mécaniques comme dans les grandes années du salon de Detroit. Les mannequins en plus. Des femmes surtout, chargées de mettre voluptueusement en valeur les différents modèles pour le plus grand bonheur de badauds présents qui semblaient les préférer - souvent - aux produits qu'elles présentaient. C'est plus économique de rêver, considérant que l'achat d'un véhicule neuf représente pour plusieurs l'équivalent d'une année de salaire.

 

Si les véhicules à caractère économique ont la cote, le marché automobile chinois croît aussi dans le haut de gamme. D'ailleurs, plusieurs constructeurs ont profité de leur passage au salon pour dévoiler des versions allongées de leurs voitures de luxe pour satisfaire une clientèle qui n'aime pas conduire, bien sûr, mais aussi les familles pour lesquelles la banquette arrière se doit d'être spacieuse et avenante pour y asseoir enfants, grands-parents et amis. Et ce vendredi 23 avril, journée censément réservée aux médias, ils étaient tous là.

Photo AFP

Au Salon de l'auto de Pékin, ce ne sont pas les mannequins féminins qui manquent. Toutes sont chargées de mettre voluptueusement en valeur les différents modèles, pour le plus grand bonheur de badauds présents qui semblaient les préférer - souvent - aux produits qu'elles présentaient.