Le bruit court depuis plusieurs jours dans les coulisses de la Formule 1, mais Takanobu Ito, chef de la direction de Honda, ne veut pas l'entendre. «La rumeur d'un retour de Honda comme motoriste de l'écurie McLaren de Formule 1 est sans fondement.» Ito se satisfait de l'engagement - et des résultats - de son entreprise dans d'autres activités sportives, dont le Moto Grand Prix et la série américaine IndyCar. La Formule 1 ne présente à l'heure actuelle aucun intérêt. «Notre priorité actuelle, a ajouté le numéro 1 de Honda au cours d'une table ronde avec des journalistes canadiens et américains, est de relever les défis de l'industrie automobile. Et ils sont nombreux et changent très rapidement.»

Plutôt que de voir ses moteurs alignés sur la grille de départ d'un Grand Prix de Formule 1, Takanobu Ito préfère les entendre tourner plus longtemps sans s'arrêter. D'ici trois ans, promet-il, tous les véhicules de la marque seront des premiers de classe en matière de consommation de carburant. Honda compte réaliser cet objectif avec une nouvelle gamme de moteurs (essence, diesel et hybride) et de boîtes de vitesse (à variation continue essentiellement). «Nous nous devons d'améliorer le rendement des moteurs à combustion interne, tout en nous assurant de nous trouver à l'avant-garde de la technologie hybride (essence-électrique) et de la pile à combustible».

Et l'électrique? «Et l'électrique aussi», confirme M. Ito, tout en rappelant que ce mode, dont Nissan se fait le chantre, ne représente qu'une solution à la mobilité personnelle de certains consommateurs. Bien qu'attentif au progrès réalisé dans le domaine du tout électrique, le numéro 1 de Honda considère que le réseau d'infrastructures demeure encore bien tenue et le coût de remplacement des batteries trop élevé. Pour l'heure dit-il, l'hybride demeure la technologie la plus viable». L'important, croit-il, est de rendre cette motorisation plus accessible financièrement. «La prochaine génération de notre système IMA (Integrated Motor Assist) en fera la démonstration.»

 

Motifs d'insatisfaction

Au cours de cette rencontre de presse, Takanobu Ito a reconnu que son groupe travaillait activement à corriger les fautes reprochées à la dernière Civic au sujet de la faible qualité de ses matériaux intérieurs. Il s'est par ailleurs dit insatisfait des résultats commerciaux de la filiale de luxe Acura. «Celle-ci doit être plus sport, plus unique.» Voilà qui explique le retour de la NSX, une sportive haute performance dont la première apparition publique - sous la forme d'un concept - aura lieu au salon automobile de Detroit, le mois prochain. Acura songe également à redonner vie à une autre ancienne gloire: l'Integra. Celle-ci ne sera cependant pas visible dans les salles d'exposition avant 2014-2015, selon certaines sources.

Takanobu Ito ne dira rien des futurs produits d'Acura. En revanche, il souhaite que ces derniers ratissent un plus grand territoire. «Nous nous devons d'investir de nouveaux marchés comme ceux du Moyen-Orient et de la Chine pour augmenter sa visibilité planétaire.»

Et pourquoi ne pas se retrouver en Formule 1 comme sa rivale Infiniti, qui commandite l'écurie Red Bull? Elle aussi faisait face aux mêmes défis.

Photo Martin Chamberland, archives La Presse

Pourquoi Honda ne se retrouverait pas en Formule 1 comme sa rivale Infiniti, qui commandite l'écurie Red Bull? Elle aussi faisait face aux mêmes défis.

MADE IN JAPAN

Belle? Une affaire de goût. Chose certaine, elle aimante l'oeil de bien des visiteurs au salon de Tokyo qui se déroule jusqu'à dimanche. Son nom? La Regina, un concept conçu par Suzuki.

Le Salon automobile de Tokyo prévoit accueillir 800 000 visiteurs cette année, soit 150 000 de plus qu'il y a deux ans. Outre les marques locales, certains constructeurs étrangers sont au rendez-vous cette année. Les allemands surtout.

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Le concept Suzuki Regina, présenté au Salon de l'auto de Tokyo.