Personne ne sait exactement ce qu'il adviendra de Saab. Parmi les repreneurs potentiels, on cite - encore - un groupe automobile chinois ainsi qu'un fonds d'investissement privé et le gouvernement turc.

On lui prête l'intention de faire de Saab une marque nationale. Pourquoi pas? Cela donnera peut-être des idées à Stephen Harper et à Jean Charest. Ce dernier, par exemple, pourrait chasser le griffon à tête couronnée (emblème actuel de la firme suédoise) au profit du harfang des neiges, symbole aviaire officiel du Québec. Et un coup parti, pourquoi ne faire de Saab la vitrine du savoir-faire québécois en matière de mobilité électrique en association avec Hydro-Québec et pourquoi pas Bombardier? On jase là, mais on s'éloigne tout de même un peu de notre propos.

La seule certitude dans ce roman-feuilleton, c'est que les créanciers ont pris sur le volant du petit constructeur suédois. Il en va de leurs intérêts de tout liquider avec l'assentiment bien sûr de General Motors, qui veille à tout prix à s'assurer de la confidentialité de ses brevets. Tout, y compris le minuscule musée en brique rouge de l'entreprise, dont la vente a été conclue cette semaine. Pour l'amateur de ces voitures scandinaves, la bonne nouvelle est que la collection complète composée de prototypes et de véhicules de série ne sera pas disséminée sur la surface du globe, comme plusieurs le craignaient. La ville de Trollhättan et l'un des importants actionnaires de la marque, la famille Wallengberg, ont allongé 3,1 millions d'euros (un peu plus de 4 millions $) pour assurer la survie de cette exposition.

Les Suédois ne prennent peut-être pas encore conscience de leur chance. Les amateurs d'automobiles canadiens eux, si. Le Canada, qui fut jadis un pays constructeur, n'a pas de musée pour remémorer aux futures générations les réalisations de ses entrepreneurs. Bien entendu, il y a le Musée de la Science et de la Technologie à Ottawa qui rappelle à notre bon souvenir certains de «nos «accomplissements»: la Manic GT et la Bricklin. Où peut-on encore voir la Concordia 1, une étude conceptuelle imaginée par l'université éponyme et la Renaissance? Vous le savez?

Les résidants de la petite municipalité de Trolhättan ne seront sans doute pas très nombreux à déambuler dans les allées du musée Saab au cours des prochains mois. La fermeture de l'usine a mis plusieurs familles sur le pavé. Pourtant, il y a beaucoup à voir. Quelque 120 Saab se trouvent réunies, y compris les - rares - coups d'éclat du constructeur scandinave. On retrouve bien sûr la 92.001, premier prototype de la marque apparu en 1947, mais aussi la Sonett Super Sport de 1956 et sa mécanique trois cylindres à deux temps. Une Saab 99 Turbo de série (3 portes de couleur noire), une 9-5 Combi 2012 (celle-ci n'a jamais été commercialisée) sans oublier certaines technologies inusitées comme le moteur à compression variable. Preuve que l'originalité du constructeur suédois ne se limitait pas qu'à planter le contact du démarreur entre les baquets avant.

 

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Photo archives La Presse Canadienne

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