Les constructeurs automobiles affirment que la fiabilité de leurs produits ne cesse de progresser. Le dernier sondage réalisé auprès de consommateurs américains par la firme J.D. Powers leur donne - encore - raison.

Le taux de satisfaction à l'égard des véhicules n'a jamais été aussi élevé. Les composantes mécaniques tombent rarement en panne, les carrosseries supportent mieux l'épreuve du temps et les bruits parasites liés à un assemblage quelconque ont presque tous disparu. Alors, tout le monde est content? Non. L'électronique installée dans nos chères autos pose problème.

Il s'agit de la principale bête noire des automobilistes d'aujourd'hui, nous apprend ce même sondage. Le taux d'insatisfaction à l'égard des accessoires électroniques (allumage sans clé, système de navigation, connectivité sans fil, etc.) a bondi de 45% au cours des six dernières années.

On n'arrête pas le progrès bien sûr, mais combien de clients ont réellement réclamé un système capable de lire les courriels dans la voiture? Combien d'autres ont éprouvé l'impérieux besoin d'installer un dispositif de détection d'empiètement de la ligne blanche sur la chaussée? Et qui d'entre vous avait envie d'une caméra infrarouge pour rouler la nuit ou d'un assistant électronique pour garer votre véhicule ?

Des avancées technologiques fabuleuses, mais d'une utilité contestable. La sophistication des véhicules comble surtout les ingénieurs et les passionnés. Beaucoup moins le client moyen. Surtout quand cette complexité technologique, par ailleurs source de nouvelles pannes, fait encore grimper le prix de détail. Le banc d'essai de l'Infiniti JX publié dans nos pages aujourd'hui en est un exemple probant. Au nom de la sacro-sainte sécurité, ce véhicule est doté de nombreux «aides à la conduite» qui, à terme, risque de déresponsabiliser l'automobiliste.

L'enquête annuelle de J.D. Powers sur la qualité initiale des produits automobiles nous apprend aussi que le taux d'insatisfaction le plus élevé à l'égard de toutes ces nouvelles technologies se retrouve chez les acheteurs âgés de 35 ans ou moins. Ceux-ci les utilisent souvent et ont conséquemment des attentes plus grandes que les autres groupes d'âge. Hélas, ce sondage ne relève pas les difficultés rencontrées par les automobilistes plus âgés pour qui l'électronique embarquée modifie souvent le rapport à l'automobile.

La centralisation des commandes introduite au début des années 2000 par les constructeurs allemands pose encore aujourd'hui de nombreux problèmes à la clientèle, en matière d'ergonomie, car il faut bien loger toutes ces fonctions quelque part.

Tenez, par exemple, la mère de tous ces systèmes, le i-Drive de BMW qui permet d'activer par une molette rotative quelque 200 fonctions. On finit par s'y habituer. À la condition bien sûr de lire attentivement le manuel du propriétaire ou de rendre visite à son concessionnaire.

Aimable, celui-ci se charge de coupler votre portable au système mains libres et inscrire dans la mémoire du véhicule vos chaînes de radio préférées. Très bien, maintenant si l'on veut changer de chaîne, où doit-on appuyer ?