Dans une pochette enfouie dans l'un de mes tiroirs de bureau se trouve une liasse de diplômes. Parmi ceux-ci, il y en a un qui m'a été remis en 1984 pour exposer «ma maîtrise du système de freinage ABS». Il y en a un aussi, plus récent celui-là, complimentant mon coup de volant sur la neige et la glace. Et un autre encore pour souligner ma performance dans une épreuve de slalom.

Ces diplômes n'ont pas de valeur à mes yeux. Je les ai tous décrochés dans le cadre d'un événement de presse. Ils témoignent d'un succès bien aléatoire et parfois de pure complaisance de la part des organisateurs. Pour preuve, ces mêmes diplômes ont été attribués à tous les autres participants - bons ou mauvais - de ces cours en accéléré sur la conduite automobile.

Ces diplômes n'attestent rien et ne sont reconnus nulle part, même si certains d'entre eux ont été acquis au volant de voitures de tourisme extrêmement puissantes sur un circuit automobile. Aucun de ces diplômes ne me permettait de m'aligner au départ d'une course, ni de prétendre détenir une licence de pilote en poche. En toute franchise, cela me désolait. Plus maintenant. J'ai obtenu ma licence de pilote cet automne.

«T'es trop vieux pour faire des courses», me glisse à l'oreille mon jeune frère.

Et Schumacher (44 ans), lui? Trop vieux aussi je suppose?

Il y a longtemps que je rêvais de suivre de «vrais» cours de pilotage. Entendez par là des cours reconnus par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) avec à la clé un diplôme (et une licence) obtenu au mérite. Voilà exactement ce que j'ai retrouvé à l'école de pilotage Jim Russell. Aucune complaisance, aucun passe-droit. Le coût du cours (plus de 4000$) n'entraîne pas automatiquement une note de passage. Il faut travailler, se montrer assidu, progresser (très important) et surtout ne pas sortir de piste et endommager sa monoplace sous aucune considération. Le règlement est clair: les apprentis pilotes ne sont pas responsables des dommages causés aux monoplaces au cours de leur formation. En revanche, un accident, un seul, «et nous allons nous serrer la main et nous dire au revoir», a rappelé l'instructeur en chef Philippe Létourneau. Pression, dites-vous? Comment repousser ses limites et ne pas commettre d'irréparables erreurs?

Mon diplôme est accroché au mur et ma licence de pilote a trouvé sa place dans mon portefeuille. Mais cela ne me suffit pas, ne me suffit plus. Je veux «aller aux courses maintenant. Non pour remporter des épreuves ou des championnats - j'ai passé l'âge -, mais plutôt pour parfaire mes connaissances de pilotage et aussi pour me faire plaisir. D'ailleurs, je m'y prépare déjà. J'ai dans mon garage une auto qui ne demande, elle aussi, qu'à courir. On en reparlera!