«Regardez haut et loin plutôt que de fixer l'extrémité du capot et les lignes peintes sur la chaussée.»

Cet extrait d'un manuel d'apprenti conducteur est encore aujourd'hui une règle fondamentale de la conduite, sauf dans la grande région de Montréal. C'est qu'il y a des trous dans la chaussée. Beaucoup de trous.

Alors, on conduit en regardant tout près de son véhicule de peur de se faire avaler par l'un d'eux. Avec raison. Ou bien ils causent d'importants bris, ou bien ils accélèrent la détérioration de certains composants de nos véhicules. On ne compte plus le nombre de pneus fendus, de jantes abîmées, de cardans arrachés ou de suspensions démolies par cette chaussée qu'un spécialiste de la mise au point des châssis chez Jaguar a récemment décrite «comme étant le pire réseau routier du monde».

Depuis 20 ans, le gouvernement du Québec, les municipalités et les villes sont «dégagés de toute responsabilité en cas de dommages matériels causés par l'état de la chaussée aux pneus ou au système de suspension d'un véhicule automobile».

Malgré cela, il est toujours possible d'intenter une poursuite, mais à l'automobiliste de démontrer qu'il y a eu négligence de la part des autorités. Bonne chance. Mieux vaut alors faire une réclamation auprès de son assureur? Pas si sûr. Celui-ci inscrira votre réclamation au Fichier central des sinistres, ce qui risque de faire augmenter votre prime l'année suivante.

Troisième avenue: on paie. C'est ce que j'ai fait la semaine dernière. Le montant s'est élevé à 2642$. Revenu Québec a recueilli 263,54$ de cette transaction. Maintenant, il reste à voir si c'est pour boucher un trou et, si oui, lequel.

Merci

Les éditions La Presse publieront cette semaine Mon Auto 2014. Un ouvrage qui n'a pas la prétention d'être «le plus complet» ou «le plus» je ne sais quoi de sa catégorie, mais seulement un bon livre auquel, sans le savoir, vous avez tous contribué.

Depuis 2005, vous nous avez soumis 37 321 demandes de renseignements. Nous avons répondu à plusieurs d'entre elles dans nos pages sous la rubrique «Courrier du lecteur», ou dans d'autres cas directement. Et nous avons beaucoup appris de vous. Vos commentaires, vos appréhensions, vos interrogations sur les multiples facettes de la consommation automobile nous ont inspiré la réalisation de Mon Auto 2014. Bref, votre message était clair: «Ne vous limitez pas à nous dire quoi acheter. Dites-nous aussi quand, comment et pourquoi.»

«Les Québécois veulent un autre modèle.» Tel était le titre du document de réflexion de Mon Auto 2014. Un document qui décrivait non seulement vos préoccupations, mais aussi la nouvelle réalité de l'industrie automobile. Une réalité qu'il est aujourd'hui impossible de réunir dans un pareil ouvrage.

Le secteur automobile évolue, à ceux et celles chargés de l'analyser de faire de même. La tâche est plus ardue qu'on ne le croit avec ces nombreux lancements qui surviennent à tout moment de l'année.

Ce n'est plus comme il y a 20, 30 ou 40 ans lorsque l'industrie invitait les consommateurs à découvrir les nouveautés de la prochaine année au mois de septembre.

Aujourd'hui, la nouvelle année modèle n'a plus de saison.