«Le sud du Québec a reçu sa première bordée de neige de l'hiver dans la nuit de mardi à mercredi, ce qui a engendré un certain nombre de problèmes sur les routes.»

Le contraire aurait été étonnant, ne pensez-vous pas? D'autant plus que des milliers d'automobilistes d'ici n'étaient pas prêts. N'allez pas leur dire, car ils risquent de vous répéter la même platitude que mon voisin: «Le gouvernement dit que la date limite pour mettre nos pneus d'hiver, c'est le 15 décembre. À ma connaissance, nous sommes aujourd'hui le 2.»

Je n'ignore pas qu'en écrivant ce qui va suivre, je vais me déconsidérer aux yeux des «snowbirds» du Québec (favorisés ici par la Société de l'assurance automobile du Québec) ou, au mieux, des motocyclistes, mais la vérité est que l'obligation de poser au plus tard le 15 décembre les pneus d'hiver est une aberration. Cette date butoir devrait être devancée d'un mois. Par chance, plusieurs automobilistes - et certains ateliers également - responsables et soucieux de la sécurité des usagers de la route font fi de la recommandation du gouvernement.

Ce n'est nullement par goût de la provocation ou pour le plaisir de me poser en iconoclaste que je l'exprime, mais seulement par nécessité à la compréhension de certains phénomènes. Un pneu d'été (ou quatre saisons) perd de son efficacité dès que le mercure chute sous la barre des 7 degrés. En deçà de cette température, la gomme durcit, et le pneu enregistre dès lors une forte baisse de ses performances. L'adhérence, la dérive latérale, la précision de conduite, les distances de freinage, tout y passe. Plusieurs études sérieuses (et indépendantes) sur le sujet ont jusqu'ici démontré ce fait.

Et je pourrais également aller plus loin. Si les motocyclistes sont privés de circuler sur les routes du Québec en hiver, pourquoi tolère-t-on les vélos? Une question, comme ça.