On a longtemps pu craindre que la voiture d'exception - symbole par excellence du gaspillage d'une énergie devenue coûteuse - se ferait emporter par la vague écologique. Pourtant, elle a relevé le défi avec maestria.

Porsche aura peut-être du mal à trouver 918 clients pour sa super sportive présentée en couverture. Ce n'est pas tant le prix qui posera problème, mais bien la concurrence. C'est qu'il y a beaucoup de nouveautés ces jours-ci dans ce segment qui vit une renaissance grâce à la technologie hybride.

En effet, outre Porsche, les firmes McLaren (P1) et Ferrari (LaFerrari) proposent elles aussi des bolides qui font appel à la puissance électrique pour les mouvoir. Elles ne sont pas les seules marques à préparer un véhicule de ce genre qui marque une ère nouvelle et palpitante. D'ailleurs, on raconte que même Jaguar songe à ranimer son projet C-X75 conçu en collaboration avec Williams Engineering, filiale de l'écurie éponyme de Formule 1.

Mais tous les modèles précités ne se négocient pas en dessous de 1 million de dollars. Pourtant, rien n'assure que cette clientèle fortunée dépensera cette somme chez ces trois constructeurs. Les passionnés et les collectionneurs sans doute, mais les autres préféreront peut-être attendre de voir la proposition financièrement plus abordable de marques moins élitistes.

On pense par exemple à la NSX d'Acura, dont la sortie est prévue au cours de la prochaine année. Ce biplace comptera un moteur à essence et trois motorisations électriques pour un prix de vente estimé sous les 200 000$. Fidèle à son habitude, la filiale de luxe de Honda ne laisse guère filtrer de renseignements sur cette deuxième génération de NSX qui, contre toute attente, sera assemblée aux États-Unis.

BMW a de quoi faire saliver avec l'i8, une autre sportive hybride qui, tout comme la 918 Spyder de Porsche, annonce une consommation qui apparaît elle aussi «ridiculement» basse et des émissions polluantes inférieures à celles d'une Prius. Les différences - et elles sont majeures -, la BMW est moins chère, moins lourde que la Porsche. Elle est aussi beaucoup moins puissante.

La marque bavaroise associe l'i8 à un moteur trois cylindres suralimenté de 231 chevaux auquel se marie une unité électrique capable de développer 131 chevaux supplémentaires. Cet amalgame de moteurs fixé à un châssis incroyablement léger (plastique renforcé de fibre de carbone et aluminium) permettra à l'i8 de chatouiller, voire de coiffer au fil d'arrivée des sportives aussi redoutables que les Mercedes SLS AMG, Porsche 911 Turbo et Audi R8 V10.

Lorsqu'on y songe, l'hybridation des automobiles d'exception a pleinement de sens à l'époque où nous vivons et vu le faible kilométrage annuel de ce type de véhicules. Naturellement, les McLaren, Ferrari et Porsche ne sont pas soumises à un cahier de charges aussi intransigeant. Chez ces marques, on ne regarde pas à la dépense et il suffit de détailler l'exotisme des matériaux utilisés pour s'en convaincre. Un luxe que la voiture de monsieur et madame Tout-le-Monde ne peut s'offrir. Pas encore. Mais demain, qui sait?