Comme la roue de secours et le frein à main d'urgence, au tour de la clé de contact traditionnelle de passer à la moulinette de l'industrie automobile. On n'arrête pas le progrès, mais en est-ce bien un?

La clé électronique est née du désir des constructeurs (et de leurs clients) de se démarquer du voisin. Chez les spécialistes de la mise en marché, on appelle cela le facteur de différenciation. Une innovation pratique et immédiatement visible par le consommateur, qui voit en elle une plus-value. Cette carte ou fausse clé de contact, c'est selon, ouvre les portes et démarre aujourd'hui le moteur de plusieurs véhicules, et pas forcément les plus chers.

Malgré son intelligence, même artificielle, la clé électronique a connu des débuts difficiles. Parfois elle devenait muette à l'approche d'un aéroport ou d'une ligne à haute tension. Il lui est également arrivé de ne pas être en mesure de «communiquer» avec l'ordinateur central, donnant ainsi quelques sueurs froides aux automobilistes. Ces problèmes ont tous trouvé une solution, cela ne m'empêche pas de ne pas aimer cette pseudo-invention.

Peu importe sa forme (carte ou clé), il est encore possible de l'oublier sur le comptoir de la cuisine ou carrément dans l'auto. Ce que je fais régulièrement. Au fait, où rangez-vous la vôtre pour ne pas l'oublier? Dans la console centrale? Dans l'un des vide-poches? Dans l'un des porte-gobelets? Sans doute mieux que dans le sac à main de votre copine, comme ce qu'avait l'habitude de faire mon voisin. Le jour où il l'a déposée à la gare, et éteint le moteur une fois au bureau, son auto y est restée jusqu'au lendemain matin. Et pourquoi n'a-t-on toujours pas greffé à cette clé un avertisseur sonore ou lumineux?

L'absence de clé n'est pas le seul irritant. Nous ne reviendrons pas sur le remplacement de la roue de secours par cette bombonne pour nous attarder plutôt à la disparition progressive du frein à main d'urgence, si cher aux automobilistes sportifs.

Sous prétexte de ménager plus d'espace pour y loger votre baladeur, votre portable et autres instruments électroniques associés à la vie moderne, le frein d'urgence prend désormais l'allure d'une minuscule gâchette. Hélas, celle-ci n'offre aucune sensation au toucher et n'est surtout d'aucune utilité pour quiconque veut faciliter l'inscription du véhicule dans un virage à faible coefficient d'adhérence.

Et que dire de ces essuie-glaces à commande automatique qui se mettent en marche, qu'il y ait ou non du liquide lave-glace dans le réservoir. S'agit-il là aussi d'une innovation? Et cette batterie logée dans un endroit impossible - sous le siège de la banquette arrière par exemple - pour mieux répartir le poids du véhicule. Je vous prie de me croire, j'ai déjà vu plus pratique lorsque vient le moment d'un survoltage.

Par chance, plusieurs idées ont du bon.

On pense notamment à la disparition progressive du bouchon du réservoir d'essence. En voilà un autre que plusieurs avaient tendance à oublier.