Cette semaine, à Genève, s'ouvre le plus beau salon automobile du monde. Un lieu imperméable aux turbulences - énergétiques, politiques, environnementales - qui secouent la planète automobile. Sans les occulter totalement - les organisateurs vantent largement les progrès de l'automobile verte -, l'événement helvétique représente sans doute le seul endroit où les constructeurs peuvent encore «lâcher leur fou».

D'ailleurs, les manifestations passées en témoignent toutes. Et la 84e présentation ne fera pas exception à la règle avec le dévoilement de la future TT d'Audi, de la Huracan de Lamborghini ou, tiens, de la XF-RS Sportbrake de Jaguar qui, hélas, ne sera pas disponible de ce côté-ci de l'Atlantique.

Pas plus que tous ces artisans qui exhibent - aux côtés des grands constructeurs et non dans un sous-sol comme c'est le cas dans les autres salons - leurs créations délirantes qui mettent beaucoup de couleurs à l'événement. Ici, la diversité fait la qualité maîtresse de l'incontournable rendez-vous au calendrier de tout amateur.

En effet, quel autre salon automobile au monde peut se targuer de réunir - accrochez-vous la phrase est longue - les plus grands carrossiers (Pininfarina, ItalDesign, Bertone), les meilleurs préparateurs (Brabus, Gembella, ABT) et les marques les plus exotiques qui soient (Pagani, Bugatti, Morgan) sous son toit? Aucun. Pas même Dubaï.

On aura compris vite fait en parcourant les allées du salon de Genève - qui campe juste à côté de l'aéroport, au Palexpo - que ce n'est pas l'endroit idéal pour dévoiler la voiture de monsieur et madame Tout-le-Monde. Comprenons-nous bien, rien n'empêche pourtant les constructeurs de se risquer - plusieurs le font - à révéler publiquement des véhicules plus «communs» que la presse spécialisée relaie peu ou pas du tout.

Le salon de Genève célèbre plutôt l'audace, le beau, l'exclusif, le créatif, l'imaginaire. Pas l'automobile que les grands constructeurs photocopient treize à la douzaine. Le salon de Genève permet à quiconque, dont la production de masse actuelle, de se ressourcer. Et, je vous prie de me croire, je serai de nouveau parmi les premiers sur les rangs cette année.

Une belle visite

Aussi bien pour le journaliste que pour le visiteur, cet événement se laisse découvrir aisément. Les allées sont larges et les stands sont sensiblement tous de la même taille.

L'exposition se déroule sur deux paliers. Vous voyez l'escalier mécanique là-bas? La signalisation y est claire. Au-dessus de chaque stand se trouve un immense panneau sur lequel est inscrit en grosses lettres noires le nom du constructeur.

Nous sommes loin de Paris et de Francfort où il faut marcher des kilomètres (oui, des kilomètres!) pour visiter les différents pavillons. Mais si Genève est si agréable à parcourir, difficile d'en dégager la moindre tendance. Pour cela, il faudra attendre le Mondial à l'automne ou encore Detroit l'hiver prochain. Mais aucun de ces deux - immenses - salons n'a le même charme, ne dégage autant de chaleur ou d'originalité.

Si vous ne deviez visiter qu'un seul salon automobile - en dehors de Québec ou de Montréal -, le voici. Au cours de cette manifestation agréable et conviviale, le mythe automobile semble se porter mieux que partout ailleurs sur la planète. Pays émergents compris. Envie d'y aller? Vous avez jusqu'au 17 mars. L'an prochain alors?