Il va falloir se faire une raison. L'été, l'essence coûte toujours plus cher et vous pouvez faire confiance aux sociétés pétrolières pour trouver une explication à cette hausse «saisonnière».

Mais ce prix plus élevé a une heureuse (ou malheureuse, c'est selon) conséquence. Elle incite les consommateurs à accorder plus d'importance encore à la consommation de carburant et, par le fait même, aux émissions de gaz polluants. Une préoccupation partagée par les constructeurs et les législateurs.

Hélas, ces derniers nous induisent en erreur en publicisant des cotes de consommations dites «officielles» que seul, sans doute, le plus zélé des automobilistes peut confirmer la véracité. Les chiffres publiés par l'industrie et ses «surveillants» permettent tout au plus de nous donner un point de comparaison d'un idéal rarement rencontré dans des conditions normales d'utilisation. Rien de plus.

D'ailleurs, pas besoin de savants calculs. Le constat est d'autant plus facile à faire qu'aujourd'hui la plupart des voitures sont équipées d'un ordinateur de bord qui reflète la consommation en temps réel.

Pour répondre aux fortes contraintes de réduction de la consommation de carburant et des émissions de CO2 imposées par les législateurs, les constructeurs automobiles ont développé une foule de trucs pour obtenir les meilleurs résultats envisageables.

Ainsi, on ne se présente pas à un test de consommation avec un véhicule choisi au hasard sur une chaîne d'assemblage. On s'assure notamment que son moteur soit soigneusement rôdé, comporte le moins de frottements possible et baigne dans la meilleure huile sur le marché. Pis encore, la sophistication de l'électronique capable d'adapter par exemple le comportement de la boîte de vitesse en fonction du type de conduite adopte des réglages qui, dans le cadre d'une utilisation réelle, seraient insatisfaisants en termes de performances.

De leur côté, les législateurs édictent des procédures en laboratoire plus raffinées peut-être, mais celles-ci dérapent aussitôt que le véhicule pose ses roues dans le monde réel. Les conditions atmosphériques ou de circulation, le profil, l'adhérence de la chaussée et le comportement et les habitudes des automobilistes ne peuvent tous être calculés. Conséquemment, nos automobiles brûlent plus de carburant ou consomment plus d'électricité que ce qu'annoncent leurs brochures publicitaires.

La Mini Cooper essayée dans nos pages représente un exemple assez éloquent. Ses ingénieurs ont appliqué l'ensemble des «recettes» disponibles pour abaisser sa consommation. Réduction de la cylindrée (trois cylindres au lieu de quatre), injection directe, suralimentation par turbocompresseur, coupure automatique à l'arrêt, toutes les conditions semblent réunies pour s'arrêter moins souvent à la pompe.

Alors pourquoi avons-nous mesuré une consommation moyenne de plus de 7 L/100 km? Ne devrait-elle pas être moindre? Sans doute, et une partie de l'explication réside vraisemblablement dans l'étagement de la boîte. Surtout des trois premiers rapports, particulièrement longs. Cette façon de faire couramment adoptée pour abaisser la consommation et les émissions de CO2 peut avoir des effets contraires, car elle incite l'automobiliste à écraser davantage l'accélérateur dans les phases de relance.

Autre réalité, plus la voiture est puissante, plus l'écart est grand, puisque le potentiel disponible est plus largement exploité par le client que durant le cycle.

À défaut de refléter la réalité, les chiffres officiels servent au moins à comparer les voitures entre elles.

Triste consolation.