Le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, est un homme pressé. D'ailleurs, il n'a pas attendu le retour de milliers de vacanciers québécois pour multiplier ses annonces.

Parmi celles-ci, un projet-pilote visant à moduler la vitesse en fonction de la température, du flux de la circulation ou, - mais cela le ministre ne l'a pas dit -, du nombre de cônes de signalisation serpentant en permanence nos routes. N'est-il pas un peu prématuré de se lancer dans un tel projet à ce stade-ci, sachant que la proposition du ministre n'améliorera en rien la fluidité de la circulation?

La solution se trouve ailleurs. Comme dans une synchronisation parfaite des feux de circulation, une meilleure coordination des travaux entre les différents intervenants et une meilleure formation de TOUS les usagers de la route, y compris les cyclistes. Au fait, monsieur le ministre, que pensez-vous des planches à roulettes sur les voies publiques? Et les fauteuils roulants électriques? Un encadrement ne s'impose-t-il pas?

Revenons au concept de la vitesse modulable. Celui-ci existe déjà ailleurs, notamment sur les autoroutes françaises. Vrai, le ministre y a fait allusion, à l'effet de tester cette idée sur des artères urbaines. D'ailleurs, Jean-Marie de Koninck, président de la Table québécoise de la sécurité routière, n'a pas manqué de rappeler, en entrevue, qu'une augmentation de la vitesse entraînerait une détérioration du bilan routier. Une fois n'est pas coutume, on ne peut être que d'accord, pas seulement d'un point de vue statistique, mais environnemental aussi.

Une vitesse accrue entraînera inévitablement une hausse de la consommation de carburant et des émissions de gaz à effet de serre. Certes, à des vitesses inférieures à 100 km/h, l'impact ne sera pas aussi grand, mais si cette augmentation provisoire est décrétée dans des zones périurbaines, cela ne fera qu'augmenter la pollution déjà importante.

Et toujours dans l'optique où ce projet-pilote ne serait testé qu'en dehors du réseau autoroutier, ne sera-t-il pas frustrant, voire incompréhensible, que telle artère soit incluse et non la monotone file d'asphalte qu'est l'autoroute Jean-Lesage, par exemple?

Si tel est le cas, le ministre a une autre idée. Moins bonne celle-là: des radars tronçons. Sans doute plus efficace pour pincer certains chauffards, mais pas forcément les plus malins. Par chance, le ministre n'en fait pas une priorité. Pour le moment.

Sur deux roues

Parmi les (très) bonnes idées du ministre, la promesse de réévaluer l'obligation pour un apprenti d'être accompagné d'un autre motocycliste pendant la phase d'apprentissage de 12 mois. Dans la foulée, aura-t-il le pouvoir de revoir à la baisse la mention «à risque» que la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) appose sur certaines motocyclettes sportives?

Et tant qu'à ouvrir le dossier, pourquoi ne pas autoriser l'inscription de la Classe 6E sur le permis de conduire des utilisateurs du BRP Spyder plutôt que de les inviter à se balader avec une attestation inscrite sur un bout de papier?