Un employé d'une concession automobile me reproche bien gentiment de ne jamais recommander un traitement antirouille supplémentaire. Il écrit: «La rouille n'attend pas la fin de la garantie pour apparaître sur le véhicule et une fois que celle-ci est présente, il est trop tard pour l'empêcher de se propager. La garantie offerte par le fabricant ne couvre que la perforation causée par la rouille, pas les taches et autres dégâts causés par l'oxydation. Dans cette optique, le mieux est au contraire de protéger la voiture lorsqu'elle est neuve, scellant ainsi la tôle contre les intempéries.»

On n'est jamais trop bien protégé en effet, mais cette application supplémentaire n'est parfois pas compatible avec celle reçue à l'usine ni même recommandée par le constructeur, qui précise parfois sa position en toutes lettres dans plusieurs manuels du propriétaire (oui, ce bouquin qui s'empoussière dans votre coffre à gant). Et, petite précision utile, il existe aussi une garantie (moins longue, j'en conviens) pour la rouille de surface.

Cela dit, sans remettre en cause l'efficacité des traitements proposés sur le marché, la rouille risque toujours, quoi que l'on fasse, de se manifester. Le problème réside dans l'application des produits utilisés qui n'est pas toujours parfaitement uniforme, dans le moment de la saison et aussi dans la conception même du véhicule (aération).

Voilà pourquoi un traitement antirouille constitue une valeur intéressante une fois les deux conditions suivantes réunies: la garantie du constructeur est arrivée à terme et vous souhaitez conserver votre véhicule pour encore très longtemps.

Il ne faut pas en déduire pour autant que la protection initiale offerte par le constructeur est à toute épreuve. Le propriétaire du véhicule a aussi une part de responsabilité. Hélas, il s'en acquitte rarement. Par exemple, à lui de masquer soigneusement les cicatrices que porte la carrosserie sur son véhicule à l'aide d'une peinture d'appoint. À lui aussi d'appliquer une cire de qualité pour préserver l'éclat de la carrosserie. À lui également de lubrifier les charnières des portes, du coffre et le loquet du capot. Dans la foulée, il se doit aussi d'appliquer une gelée à base de silicone sur les caoutchoucs d'étanchéité afin de les conserver en bon état et de diminuer les risques de formation de glace.

Autre point souvent négligé, le lavage. Oui, il est nécessaire de faire laver son auto l'hiver. Cela permet de débarrasser la carrosserie des particules et autres agents qui y adhèrent et qui risquent de l'endommager sérieusement. Naturellement, le plaisir de voir la carrosserie briller, même sous les rayons blafards du soleil sera de courte durée, car la gadoue et les abrasifs s'empresseront de gâcher la fête au bout de quelques kilomètres. Il n'est donc pas nécessaire de s'attarder inutilement à faire reluire les panneaux de carrosserie, par contre, il s'avère impératif d'asperger généreusement le châssis et les puits de roue. Et d'accorder beaucoup d'attention à la période de séchage. Et voilà pourquoi il est préférable de favoriser les établissements qui font le lavage à la main plutôt que les portiques de lavage automatique. Et si vous remarquez une éraflure sur la carrosserie, corrigez dans les plus brefs délais. La rouille n'attend pas.