Un regroupement formé entre autres de représentants d'Air Liquide et de l'Université du Québec à Trois-Rivières part en croisade. Dans les prochains jours, les prochaines semaines, il compte rencontrer le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, mais aussi les dirigeants d'Hydro-Québec. Le but: les sensibiliser à la cause des véhicules à l'hydrogène et favoriser sa diffusion en territoire québécois.

«Notre objectif, indique Pierre Gauthier, chargé de mission chez Air Liquide, vise essentiellement à créer un environnement favorable à la commercialisation, au Québec, de 500 véhicules à l'hydrogène d'ici 2020, nombre requis pour rentabiliser le démarrage d'un réseau de ravitaillement. Mais pour cela, il nous faut de l'aide pour inciter l'industrie automobile à proposer ce produit, pour bâtir une infrastructure et pour intéresser le consommateur à ces véhicules qui rejettent en moyenne 2,3 L d'eau aux 100 km.» Une technologie, pense Pierre Gauthier, qui représente le prolongement naturel du véhicule électrique et sans doute la solution pour «guérir» l'anxiété que son autonomie parfois réduite peut créer chez certains automobilistes.

Contrairement à un véhicule électrique, voire hybride, le véhicule à hydrogène chasse plus aisément les kilos superflus. Une pile à combustible pèse en moyenne 45 kg et sa bonbonne, une centaine. En dépit de sa légèreté et de son faible encombrement, une pile à combustible permet de délivrer en général entre 90 et 110 kWh. À titre de comparaison, la plus performante des Tesla, la P85D, génère 85 kWh.

Une technologie avancée

À l'occasion du Salon de l'auto de Los Angeles qui se déroulait en novembre, plusieurs constructeurs automobiles ont annoncé la commercialisation imminente de véhicules dotés d'une pile à combustible. Ceux-ci se sont considérablement raffinés au cours des dernières années et présentent aujourd'hui un niveau de fiabilité, de sécurité et de rendement au-dessus de tout soupçon. Cette technologie est parfaitement adaptée au froid et peut se doubler, en cas de besoin, d'une petite batterie au lithium-ion pour subvenir à l'alimentation électrique de certains accessoires (dégivreur et sièges chauffants, par exemple). Des tests d'impact ont également démontré qu'elle était aussi sûre qu'un véhicule conventionnel et ne présentait aucun risque d'explosion. Quant au ravitaillement, il se fait en moins de trois minutes.

À l'heure actuelle, au Canada, seule Hyundai a commencé la commercialisation - à très petite échelle - d'une version hydrogène de son multisegment Tucson. Ce dernier est uniquement distribué, en location, en Colombie-Britannique, au coût de 599$ par mois. Ravitaillements en hydrogène inclus.

Le véhicule à hydrogène présente plusieurs avantages, mais aussi certains inconvénients. Le coût du véhicule à proprement dit fait sourciller. Aux États-Unis, Toyota annonce la Mirai à 58 325$. Des rabais gouvernementaux permettent de retrancher 13 000$ à la somme de vente. Le constructeur japonais estime que 90% des acheteurs préféreront la louer. Pour eux, l'offre de Toyota est fixée à 499$ par mois avec un dépôt initial de 3649$.

Autre frein potentiel à la diffusion de cette technologie, le coût de l'hydrogène, identique à celui de l'essence et de sa montagne de taxes.

Enfin, il y a les infrastructures. Contrairement à une station d'essence, les réservoirs ne sont pas enfouis dans le sol et nécessitent donc plus d'espace. Cela peut rendre difficile et coûteuse l'implantation d'une station de ravitaillement en hydrogène au coeur des grandes villes. Mais des solutions existent.

Le titre à la Golf GTi

Fidèle à la tradition, le Jury canadien de l'automobile a profité de la tenue du Salon de l'auto de Montréal pour décerner son prix de la voiture de l'année 2015. Au final, trois véhicules étaient encore en lice (Ford Mustang, Porsche Macan, Volkswagen Golf/GTi). Les membres de Jury ont rendu leur verdict : la Golf et sa déclinaison sportive GTi remportent le titre.