Ce n'est plus vraiment dans les salons de l'automobile que l'on découvre les nouveaux modèles. Ceux-ci ont le plus souvent été dévoilés avant que le public puisse prendre la mesure du véhicule.

De moins en moins vitrines incontournables du marché automobile, ces manifestations sont surtout devenues, au fil du temps, un moyen de faire passer des messages implicites grâce à des études conceptuelles, appellation plus chic des prototypes d'autrefois. Et cette année, le Salon de l'auto de Montréal en compte plusieurs. Plus qu'à l'accoutumée et considérant les difficultés (transport, sécurité, assurances) et le coût associés à la présentation de ces véhicules (rarement en construit-on plus d'un exemplaire), il y a tout lieu de se réjouir de leur présence. D'autant plus que plusieurs d'entre eux ont été présentés il y a quelques mois à peine.

Trois types



En fait, il existe aujourd'hui trois catégories d'études conceptuelles. Tout d'abord, il y a les préséries, des véhicules marketing qui consistent à dévoiler, quelques mois avant sa sortie, les grandes lignes d'un prochain modèle. Subaru préconise souvent cette approche comme en fait foi le prototype VIZIV-2 que l'on verra un jour dans la rue. Les études de salon sont très souvent un reflet assez fidèle - hormis la taille des roues et la garde au sol - du modèle de série. On retrouve ensuite les précurseurs, ceux qui structurent un segment ou ajoutent une gamme. C'est le cas, par exemple, de Toyota cette année avec son concept FT-1 qui précède de deux ou trois ans la commercialisation d'une version définitive. Dans ce cas, la forme n'est pas encore finalisée, mais le projet a clairement reçu le feu vert de la direction. Enfin, il y a les show-cars, ces voitures spectacles qui ont pour objectif de solidifier ou de réaffirmer l'identité de la marque, comme c'est le cas de l'étude Intrados de Hyundai.

Par les temps qui courent, ces études sont de moins en moins des engins futuristes sans lendemain. Lorsqu'elles sont présentées, les constructeurs ne rêvent pas forcément de les faire descendre toutes dans la rue. Au contraire. Certaines de ces études ne font que laisser certains gènes (une calandre, par exemple) que l'on retrouvera un peu ou beaucoup plus tard sur des modèles de série. L'objectif, ici, est de faire jouer à ces études le rôle de révélateur.

Messages codés



Avant de faire monter des études sur les podiums des salons, les constructeurs doivent au préalable choisir une date de sortie. Trop tôt, c'est fournir des pistes à la concurrence qu'elle pourra exploiter à son tour, avec très peu de retard, sinon aucun, à la mise en production. Trop tard, c'est trop tard avec un concept qui, à peine vu, semble déjà usé. Voilà, entre autres, pourquoi les études sont aujourd'hui de plus en plus réalistes.

Ces études sont des sortes d'entremetteurs entre les ambitions d'une marque et l'image, inévitablement plus conservatrice, que peut en avoir le public. Dans un monde automobile où la différence se fait sur la capacité à se démarquer des autres - et, donc, à courir des risques -, il est un allié précieux. Ce véritable ballon-sonde occupe le terrain, habitue la clientèle au changement et permet surtout de tester des options.

Cela ne s'arrête pas là. Les réactions du public face à ces différentes études feront l'objet d'enquêtes plus approfondies. Elles seront présentées dans le cadre de «cliniques», sortes de remue-méninges avec des propriétaires de voitures d'une catégorie équivalente. Ces tests permettront d'affiner certains choix (esthétiques, techniques et d'équipement) ou inviteront carrément stylistes et ingénieurs à reprendre leur travail.



Les 10 incontournables du Salon

Niveau 2

> Alfa Romeo 4C

> Honda HR-V

> Mazda CX-3

> Nissan GlideBlader

> Toyota FT-1

Niveau 5

> Hyundai HCD-9

> Lamborghini Huracan

> Magnum MK 5

> Subaru VIZIZ

Niveau 7

> Mitsubishi Outlander PHEV