Présenté en alternance avec le Mondial de l'automobile de Paris, le Salon de l'automobile de Francfort signale l'heure de la rentrée pour les constructeurs. Les entreprises allemandes ont été très actives, mais ce sont les marques asiatiques qui ont retenu le plus l'attention.

Infiniti Q30

L'harmonie des formes et la perfection des équilibres ne constituent plus forcément l'horizon indépassable de l'esthétique automobile. Quelques-unes des nouveautés récemment dévoilées reflètent une évidente volonté de rompre avec un design consensuel.

Aujourd'hui, des marques - pas toutes, certes - misent sur des formes qui interpellent, voire dérangent les consommateurs. Et Infiniti est l'une d'elles. Son futur ticket d'entrée, la Q30, rompt avec le classicisme de ses concurrents en proposant une carrosserie à hayon sculptée comme un utilitaire.

Ce modèle qui entreprendra une carrière au Canada en 2016 est, après la Smart, le second véhicule issu d'une collaboration technique entre Daimler et l'Alliance Renault-Nissan.



Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

L'Infiniti Q30

Jaguar F-Pace

Un «4x4» Jaguar, en voilà une drôle d'idée. Le F-Pace, puisque tel est son nom, représente une authentique curiosité du salon de Francfort. Pas seulement à cause de son cahier des charges, un vrai tout-terrain doté d'un comportement routier hyper sportif, qualités a priori contradictoires, mais aussi parce qu'il émane d'une marque qui réussit parfaitement dans sa spécialité, celle des voitures de luxe à consonance sportive.

Pourquoi donc cette petite firme anglaise intimement liée à Land Rover éprouve-t-elle le besoin de s'aventurer sur des territoires aussi éloignés de sa vocation initiale? Simple: le segment des berlines sportives stagne alors que les ventes mondiales d'utilitaires battent chaque année de nouveaux records. Pour croître, Jaguar n'avait donc d'autre choix que de diversifier sa production et de s'offrir un modèle haut sur pattes qui reprend essentiellement les mêmes composants mécaniques de la berline XF, y compris sa structure en aluminium.



Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Le Jaguar F-Pace

Kia Sportage

La quatrième génération du Sportage de Kia - dont la commercialisation est prévue pour le premier trimestre 2016 - est précédée d'une réputation bien établie. Et le constructeur sud-coréen n'a pas envie de sortir de l'épure. Conçu sur la même plateforme que son cousin le Hyundai Tucson, ce Kia entend s'en distinguer par son design plus audacieux.

Hardi, mais prudent, le nouveau Sportage peaufine la recette du succès et évite soigneusement de s'écarter de ce qui a fait sa bonne fortune.

Conçu sur un tout nouveau châssis qui lui permet de maigrir d'une quarantaine de kilos, il présente un design modérément remanié. Le style extérieur, qui s'est enrichi sans trop s'embourgeoiser, intègre des éléments désormais incontournables. Une guirlande lumineuse de DEL pour les phares et les feux, des arêtes plus galbées qui dynamisent la silhouette et musclent le capot, une calandre qui en impose.



Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Le Kia Sportage

Porsche Mission-E

La surprise de ce salon de Francfort, et à un plus d'un titre. La Mission-E préfigure en effet un modèle de production que Porsche entend commercialiser d'ici cinq ans. Sa motorisation entièrement électrique lui permet une autonomie de plus de 500 km en conduite sportive. Voilà le pari lancé par le conseil de surveillance de la marque en pleine conférence de presse, à la stupéfaction des concepteurs de ce modèle. Le pari est audacieux.

Dans sa forme conceptuelle, la Mission-E dissimule sous sa carrosserie épurée deux moteurs électriques de la 919 hybride inscrite au Mans. Ceux-ci sont alimentés par des batteries lithium-ion réparties sur toute la longueur du plancher et délivrent une puissance de plus de 600 chevaux (440 kW). De plus, le ravitaillement de la Mission-E ne prend que 15 minutes grâce à un système fonctionnant sous une tension de 800 V.



Photo Daniel Roland, AFP

La Porsche Mission-E

Toyota HR-C Concept

Un an après le Mondial de l'automobile de Paris, l'étude HR-C remonte sur scène. Le dessin a peu changé, mais la carrosserie gagne deux portières. Ça sent la grande série. D'ailleurs, Toyota ne se fait plus tordre un bras pour confirmer que ce modèle prendra la pose dans les salles d'exposition l'an prochain. Il reste à voir maintenant sous quelle bannière cet utilitaire urbain sera commercialisé en Amérique du Nord.

Dans sa forme conceptuelle, le HR-C repose sur une nouvelle architecture. Celle-ci est suffisamment flexible pour accueillir un rouage à quatre roues motrices. Sous le capot, on trouve une motorisation hybride. Toyota songe à la proposer à son catalogue, mais entend commencer la mise en marché avec un moteur quatre cylindres essence jumelé à une boîte CVT.



Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Le Toyota HR-C Concept

Toyota Prius

Puisque l'arrivée d'un nouveau modèle de véhicule hybride ne saurait passer inaperçue, il n'était pas question de faire l'impasse sur le renouvellement de la Toyota Prius. Pionnière de cette technologie, la Prius est habillée d'une carrosserie nouvelle dont la partie arrière - très fuselée - ne manquera pas d'alimenter les discussions. Mais l'arrière particulier de cette quatrième génération ne devrait pas trop distraire l'attention portée au groupe propulseur qui promet une consommation réduite de 10%.

Déposée sur une architecture similaire à celle du concept HR-C (et des futures Corolla et Camry), la Prius s'annonce plus dynamique à conduire en raison d'un centre de gravité moins élevé et des voies avant et arrière plus larges.



Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

La Toyota Prius

Volkswagen Tiguan

La seconde génération du Tiguan présentée à Francfort donne une idée assez juste de la version nord-américaine de ce modèle. En effet, le Tiguan «nord-américain» (et chinois aussi) sera plus long et offrira la possibilité - en option - d'ajouter une troisième rangée de sièges. Il sera assemblé dans les installations mexicaines du groupe.

Le nouveau Tiguan est physiquement plus imposant, mais plus léger d'une cinquantaine de kilos, du moins dans sa version européenne. Les dimensions extérieures accrues profitent aux occupants et à leurs bagages qui bénéficient de plus d'espace.

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Le Volkswagen Tiguan