Après avoir passé sa gamme au gant de crin, Lexus peut s'autoriser à proposer un modèle brillant et un peu futile, susceptible de séduire esthètes et connaisseurs. Bref, une voiture qui a sa part de rêve.

La GS F n'a rien de stratégique pour les ventes de Lexus dans le monde (seulement une soixantaine d'unités au Canada), mais elle renvoie l'image avantageuse d'une marque capable de concevoir une sportive puissante et bien charpentée, propulsée par un V8 atmosphérique de 5 L et de 467 chevaux. Avec la GS F, Lexus compte se mesurer aux BMW M5, Cadillac CTS-V ou Mercedes E63 AMG. De grosses pointures, quoi! Et avec 467 chevaux, la GS F donne l'impression de boxer dans une catégorie inférieure. Bref, sur papier, elle ne fait pas le poids.

Réputé pour ses prestations, le V8 de 5 L a été affûté pour en donner encore davantage. Il délivre, y compris au ralenti, une sonorité dont on ne se lasse pas, mais la boîte automatique à huit rapports qui l'accompagne, et commandée par un joli levier de vitesse ultracourt, sert convenablement cette mécanique que l'on apprécie davantage pour sa souplesse que pour sa fougue.

À peine plus lourde que le coupé RC F (même groupe motopropulseur), la GS F profite d'un empattement plus long (des places arrière décentes aussi) et surtout d'une distribution des masses plus équilibrée quoique toujours imparfaite (52/48). Posée sur une suspension ferme sans être inconfortable et qui a le mérite de ne pas être inutilement compliquée (elle ne se paramètre pas comme la plupart de ses rivales), la GS F se conduit sans arrière-pensée et ses freins Brembo à large étrier ont de quoi nous rassurer. Sans doute pour faire voiture d'homme, la fonction Sport + renvoie dans la direction une sensation de pesanteur à laquelle on s'habitue sans difficulté, mais qui nous intrigue tant cet effet semble avoir été artificiellement créé, sans offrir un toucher de route plus précis pour autant.

Au coeur d'un habitacle soigné, mais sans génie, laissant le choix entre un cuir noir ou rouge, le conducteur est invité à se caler dans un baquet enveloppant, mais qui autorise tout de même une certaine liberté de mouvement. Le bloc d'instrumentation dont l'interface se transforme selon le mode sélectionné (Eco, Normal, Sport et Sport +) représente l'aspect le plus original de ce modèle hors série.

Le bon comportement routier de la GS F tient largement à la rigidité de son châssis, qui reçoit de multiples renforts et points de soudure supplémentaires, mais aussi à l'efficacité de son vecteur de couple qui garantit non seulement une meilleure motricité, mais aussi un passage plus rapide en virage. Hélas, si brillant et aussi paramétrable qu'il soit (des fonctions Slalom et Piste figurent dans sa programmation), cela ne remplace pas un rouage à quatre roues motrices, dont l'absence confine la GS F au rôle de bolide estival.

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