La direction de Buick a confirmé il y a une dizaine de jours que son futur utilitaire Envision, qu'elle destine au marché nord-américain, sera produit en Chine... Une nouvelle qui a naturellement fait bondir le tout-puissant UAW (United Automobile Workers), qui s'explique mal pourquoi cette marque de General Motors donnera formes et couleurs à ce modèle à l'extérieur de son territoire. Curieusement, très peu de consommateurs ont réagi.

Il y a une dizaine d'années, un sondage réalisé par La Presse Canadienne et le Centre de recherche Decima nous apprenait que 21% des Canadiens souhaiteraient acheter une voiture chinoise pour 10 000 $... À l'époque, faut-il le rappeler, ce coup de sonde visait à tâter le pouls de l'opinion publique à l'égard de la décision de Chrysler d'importer sur nos terres une automobile sous-compacte assemblée en Chine par son partenaire d'alors, Chery. Et de toutes les provinces canadiennes, le Québec était la plus réceptive de toutes avec 43% des répondants se disant «susceptibles ou certains» de se procurer un véhicule venu de Chine.

Un autre sondage similaire (mené celui-ci par le géant informatique AOL) aux États-Unis indiquait que les consommateurs envisagent à égalité d'acheter ou de boycotter une voiture chinoise. Et, autre perle de ce sondage, les sympathisants de la voiture chinoise disaient alors «qu'elle serait assurément d'aussi bonne qualité - voire meilleure - que les modèles nord-américains». Une affirmation forte, considérant que personne à cette époque n'avait encore vu une automobile construite en Chine.

Même si le prix de détail n'a pas été communiqué, l'Envision de Buick va coûter beaucoup plus que 10 000 $. D'ailleurs, la marque aux trois boucliers a déjà fait connaître ses cibles préalablement à la première sortie publique de ce modèle, prévue le mois prochain au salon automobile de Detroit. Ce véhicule utilitaire animé d'un moteur quatre cylindres 2 L suralimenté par turbocompresseur vise ces consommateurs aujourd'hui intéressés par les Acura RDX, Lincoln MKC et Audi Q5.

On peut donc présumer que le prix de départ de ce nouveau modèle sera autour de 40 000 $. Les acheteurs potentiels estimeront-ils que cette Buick leur en donnera encore plus pour leur argent considérant son lieu d'assemblage? Ou bien sera-t-elle carrément boudée en raison de sa provenance? Des questions auxquelles General Motors n'a pas de réponse.

Chose certaine, si les consommateurs lui tournent le dos, la marque américaine pourrait très bien rapatrier la production de ce véhicule de ce côté-ci du Pacifique d'ici un an ou deux. En effet, l'Envision partage plusieurs composantes mécaniques avec les futures Chevrolet Equinox et GMC Terrain qui seront, elles, produites en Amérique du Nord. Ce ne serait pas la première fois que Buick agit de la sorte. La Regal a d'abord été importée d'Europe avant de prendre naissance au Canada...

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Le sort de Thérèse

Les membres de la rédaction du cahier Auto se questionnent sur le sort à réserver à Thérèse, notre Triumph TR-7. Doit-on la remettre en piste ou l'envoyer à la casse? Des suggestions? Écrivez à elefrancois@lapresse.ca.

Photo Simon Giroux, La Presse

La Triumph TR-7 de l'équipe du cahier Auto de La Presse