Projetée dans l'actualité automobile par son titre de «Découverte de l'année» de L'Auto 2011, la nouvelle Suzuki Kizashi 2011 est une voiture qui ne s'inscrit pas aisément dans l'une ou l'autre des catégories existantes du vaste marché automobile.

Par ses dimensions entre-deux, sa vocation incertaine et son comportement routier inhabituel, cette berline se situe à mi-chemin entre une Honda Accord et une Acura TSX. Plusieurs sont d'avis qu'elle rejoint aisément une Audi A4 par son agrément de conduite et cela même si elle bat l'Allemande à plate couture par son prix de moins de 30 000$. Face à une Accord ou une Camry, la comparaison est boiteuse, car ces deux intermédiaires ont un gabarit plus considérable qui, par exemple, les rend très populaires dans l'industrie du taxi.

En piste

Du groupe de berlines réunies au circuit d'ICAR à des fins d'essais lors du lancement de la Kizashi, l'Acura TSX, la Subaru Legacy et la Mazda 6 étaient probablement les voitures les plus comparables à la nouvelle Suzuki. Et c'est précisément ce que nous avons fait pendant environ deux heures avant que la pluie vienne mettre un terme à ces séances d'usure de pneumatiques. N'empêche que quelques tours d'un circuit sont très précieux quand on veut évaluer le comportement routier, la direction et le freinage d'une voiture.

Un bref inventaire des caractéristiques du nouveau fer de lance de Suzuki nous permet d'apprendre qu'il se contente d'un moteur 4 cylindres de 2,4 litres et 180 chevaux qui paraît bien maigrelet au premier coup d'oeil, un sentiment qui s'estompe toutefois quand on découvre qu'il est boulonné à un châssis que je n'hésiterais pas à considérer comme l'un des meilleurs de toute l'industrie dans ce segment du marché.





Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La Suzuki Kizashi au milieu de ses rivales d'un jour sur le circuit ICAR, à Mirabel.

Vocation sportive

D'abord proposée uniquement en version automatique (CVT) avec un rouage intégral, la Kizashi paraissait un peu chère à 29 995$. L'arrivée du modèle à boîte manuelle à 6 rapports et traction avant a non seulement permis de diminuer la facture de quelques milliers de dollars, mais de mieux exploiter les performances du moteur. Suzuki en a également profité pour donner un caractère plus sportif à la voiture en abaissant la suspension d'un centimètre, en la chaussant de pneus de 18 pouces et de jantes distinctives, tout en enjolivant la carrosserie d'un aileron très discret, d'une baguette de chrome sur le bas de caisse et d'un petit volant en cuir.

Il suffit de s'asseoir dans la Kizashi pour se rendre que l'on a affaire à une voiture qui n'a rien à voir avec ce que Suzuki nous a proposé dans le passé. De toute évidence, elle a été élaborée en fonction du marché européen.





Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La vocation sportive de la Suzuki Kizashi s'accompagne d'une carrosserie où un aileron arrière discret, une baguette de chrome sur le bas de caisse et un échappement trapézoïdal accentuent ses ambitions.

Le jeu des comparaisons

Accueillante comme pas une avec des sièges avant qui vous donnent tout de suite le goût de l'adopter, la Kizashi bénéficie d'une qualité d'assemblage sans faille et de matériaux d'une qualité au-dessus de la moyenne.

Une fois en piste, la solidité du châssis ne se dément pas tout comme l'endurance du freinage et une quasi-absence de roulis dans les virages négociés sur les chapeaux de roues. Tant la Mazda 6 que la Subaru Legacy se couchaient beaucoup plus dans les mêmes conditions. Dans ces deux modèles, le phénomène était accentué par des sièges trop glissants dans la Mazda et trop mous dans la Subaru. Bien sûr, quand il a commencé à pleuvoir, la Legacy a démontré sa supériorité en virage, mais pas au point de larguer ses concurrentes.

Pourtant la plus sportive du groupe, l'Acura TSX est celle qui tirait la langue et qui semblait souffrir de ces tours de piste «à fond la caisse». Son tableau de bord est engageant et ses sièges comparables à ceux de la Suzuki, mais sa puissance supérieure aux autres n'étaient pas évidente sur piste.



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Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La présentation intérieure de la Suzuki Kizashi se distingue par le superbe confort de ses sièges et des matériaux de haute qualité.

La Kisashi, en revanche, semble prendre du poil de la bête quand on la pousse dans ses derniers retranchements. Même le moteur paraît plus vigoureux et moins démuni. Quant à la boîte manuelle à 6 rapports, son levier de vitesse est d'un maniement fort agréable.

Au jeu des comparaisons, la nouvelle Suzuki se défend fort bien et mérite sûrement de faire partie de la liste des voitures à considérer pour tous ceux qui recherchent une grande compacte à vocation sportive dont l'agrément de conduite est indéniable. Et si vous cherchez davantage une automatique à traction intégrale, la Kisashi peut adopter aussi ce déguisement. Bref, ce n'est pas pour rien qu'elle a décroché le titre de «Découverte de l'année» de L'Auto 2011

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Par ses dimensions, la Suzuki Kizashi s'inscrit dans la catégorie des grandes compactes.