On ne cesse de répéter, et avec raison, que l'essence coûte terriblement cher. Pourtant, je me souviens encore des paroles de l'un des dirigeants de General Motors qui, lors de la crise du pétrole des années 70, avait dit que l'essence était le liquide le moins onéreux sur la planète. Curieusement, cette maxime est encore partiellement vraie de nos jours et il suffit de regarder le prix de l'eau embouteillée pour s'en rendre compte. Les plus vétilleux diront que certaines boissons gazeuses font drôlement concurrence à l'essence de temps à autre, mais passons sur ces atteintes à la santé publique.

Il existe en effet des façons plus concrètes de combattre la débauche des prix de l'essence. Et c'est d'en consommer le moins possible. Car, il existe plusieurs commandements à respecter pour aller plus loin avec un litre d'essence.

En voici un certain nombre qui se distingue des conseils usuels comme de gonfler les pneus à la pression recommandée, de s'assurer que le moteur est en bon état, que le coffre est vide d'objets inutiles ou, plus simplement, de ralentir sa vitesse, tant il est vrai qu'en plaçant le régulateur de vitesse à 100 km/h au lieu de 120 km/h, vous mettrez 3,00$ environ dans vos goussets à chaque 100 km parcourus.

Cela dit, voici d'autres trucs appris en participant à ces fameux concours d'économie qui accompagnent le lancement d'un nouveau modèle particulièrement frugal. Et sachez que je m'y classe régulièrement parmi les trois premiers. Après tout, il n'y a pas que la vitesse qui compte.

La bonne méthode d'accélération

Très souvent, c'est une dépense inutile que de troquer une voiture qui fait du 12 litres aux 100 km pour un modèle plus économique qui n'a besoin que de 8 litres pour la même distance. Avec de la bonne volonté et un tantinet de patience, on peut aisément ramener la consommation de la première voiture à celle de la seconde.

Il y a plusieurs années, la compagnie Saab avait fait la démonstration qu'après un arrêt en ville pour un stop ou un feu rouge, il était plus économique d'accélérer franchement pour reprendre la vitesse permise plutôt que de traînasser en hésitant à mettre les gaz. Il a été prouvé que cette méthode était la meilleure étant donné que c'est en phase d'accélération que le moteur consomme le plus (jusqu'à 40 litres aux 100). Bien sûr, on ne parle pas ici d'accélérations à pleins gaz, mais assez vives. La méthode qui consiste à accélérer tout doucement est bonne, mais dangereuse quand il y a des gens plus pressés que vous et que vous êtes au milieu du trafic.

Le freinage, ennemi numéro 1

L'ennemie numéro un à combattre dans la recherche d'une conduite économique, c'est la pédale de frein. Il faut minimiser les freinages en anticipant les mouvements de la circulation. De grâce, retirez votre pied droit de la pédale de frein. C'est la meilleure façon de gaspiller de l'essence. Apprenez à évaluer les distances entre votre auto et le prochain feu de circulation. Il est inutile de continuer à accélérer quand vous voyez que le feu va passer au rouge à la prochaine intersection. On laisse plutôt la voiture rouler sur son élan pour récupérer l'énergie préalablement dépensée.

Même si la dépense en essence n'est pas trop grande, il vaut mieux mettre toutes les chances de son côté. Évitez les ralentis trop longs. On pourrait ici formuler une demande à toutes les villes de la province de synchroniser leurs feux de circulation. À certains endroits, il faut quelquefois patienter trois minutes avant que le feu passe au vert. Devant une telle négligence, il est préférable de couper le moteur.

Ordinaire ou super, manuelle ou automatique

Parmi les autres petits conseils qui vous aideront à déjouer les pétrolières, on peut penser à une réduction de la climatisation.

Autrefois, on décourageait l'utilisation de la transmission automatique sous prétexte qu'elle entraînait une hausse de la consommation par rapport à une boîte manuelle. Ce n'est plus vrai de nos jours et grâce à la technologie, les deux types de transmissions sont sur un pied d'égalité en matière de consommation.

Finalement, plusieurs s'interrogent sur l'utilisation d'une essence super lorsque celle-ci est conseillée par le constructeur. On peut passer outre à l'occasion et utiliser une essence intermédiaire deux ou trois fois entre un plein de super. Prêtez toutefois l'oreille au moteur et à un signe de détonation, c'est-à-dire une sorte de cliquetis. C'est un indice que le moteur s'accommode mal d'un indice d'octane plus faible et qu'il aura tendance à surchauffer. Si c'est le cas, retournez à l'essence super.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

En pratiquant une conduite économique, on pourra facilement abaisser la consommation de cette Mazda 6 de 30%.