Il n'y a rien de parfait en ce bas monde. Malgré de louables efforts pour atteindre un niveau de qualité insurpassable, Mercedes-Benz n'échappe pas à cette maxime et la voiture qui le confirme est la Classe R, cette éléphantesque fourgonnette maquillée en familiale géante.

Pour l'habitabilité, on ne fait pas mieux et sa polyvalence et sa fonctionnalité méritent un coup de chapeau. Il en va malheureusement différemment du comportement routier de cet immense transporteur. La suspension par exemple ne joue pas son rôle, tant en matière de confort que de tenue de route. Cette Classe R balance et vacille de manière tout à fait inattendue. La direction est si légère que l'on a l'impression à certains moments de n'avoir rien dans les mains. Et ce n'est pas le groupe propulseur qui sauve la mise.

Le V6  à essence est même à fuir au grand galop tellement il est lymphatique et l'on comprend pourquoi 80 % de la clientèle lui préfère le BlueTEC diesel. Ce dernier se distingue non seulement pour son économie de seulement 11,5 litres aux 100 km, mais aussi par un couple qui a tôt fait de faire oublier que sa puissance est inférieure à celle du V6 essence.

Pour l'année en cours, la Classe R a fait l'objet d'un déridage de mi-carrière, c'est-à-dire qu'elle reçoit les petites retouches habituelles des modèles ayant atteint la moitié de leur cycle de vie. Avec une calandre, un capot et des ailes avant retouchés, l'avant arbore une nouvelle physionomie tandis que la partie arrière se contente d'un nouveau pot d'échappement. Comme c'est à l'arrière que la voiture présente son plus mauvais profil, cela ne change absolument rien au fait que ce n'est pas la plus grande réussite des stylistes de chez Daimler Benz.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Pour 2011, la Mercedes Benz de Classe R a subi quelques retouches, mais au mauvais endroit, semble-t-il.

«Made in the USA»

Construite en Alabama avec plusieurs des organes mécaniques provenant du SUV GL, la Classe R veut tellement plaire à la clientèle nord-américaine que l'on a l'impression à son volant de conduire une familiale sortante en droite ligne de Detroit. Elle se déhanche et se dandine telle une ancienne Buick, ce qui ne ressemble pas à de l'agrément de conduite, croyez-moi.

Le bon côté des choses par contre est que la Classe R s'avère plus utilitaire que bien des véhicules qui affichent cette définition. D'ailleurs, sa clientèle se trouve en majeure partie chez les acheteurs de SUV déçus du faible espace réservé aux bagages. En version à empattement allongé (la seule importée en Amérique), l'habitacle est lumineux et spacieux. En chiffres, cela se traduit par un volume intérieur imposant de 2 385 litres. Sans compter que 7 personnes peuvent prendre place à bord sans être au coude à coude. C'est souvent le rôle réservé à la Classe R, soit celui de véhiculer les clients Mercedes dont la voiture est temporairement immobilisée. Vendue quelque part entre 50 000 $ et 60 000 $, on pourrait ajouter que c'est également la minifourgonnette des bien nantis, d'où sans doute sa très faible présence sur le marché.

La Classe R n'est toutefois pas sans mérite et, en plus de son moteur diesel BlueTEC diesel et de tous les dispositifs de sécurité propres au constructeur allemand,  elle est livrée avec la traction intégrale 4MATIC, ce qui en fait un véhicule archifonctionnel, sinon intéressant à conduire.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Un intérieur aéré, de l'espace à revendre, un moteur diesel et la traction intégrale, voilà les meilleurs atouts de la Classe R de Mercedes.