Le temps est venu de fermer les livres et de consulter le bilan de la Hyundai Sonata après un essai à long terme qui s'est prolongé jusqu'à 15 000 km, incluant le dernier hiver québécois avec son lot d'avatars.

Considéré comme la révélation de l'année automobile 2010, la voiture sud-coréenne a continué d'accaparer l'actualité avec l'apparition de la version turbo de 274 chevaux qui supplée à l'absence d'un moteur 6 cylindres sous le capot de la Sonata.

Examinons d'abord le carnet de bord de la version Limited(30 999$) bleu minuit que Hyundai Canada a mis à notre disposition afin de nous permettre d'infirmer ou de confirmer notre verdict initial. Après 15 000 km, disons tout de suite que la Sonata n'a pas fait honte au titre de «voiture de l'année» que nous lui avions décerné dans la dernière édition de L'Auto 2011. J'irais même jusqu'à dire que cet essai fut d'un total ennui, dans la mesure où nous n'avons presque rien à lui reprocher. Idem pour les quelques utilisateurs qui ont emprunté la Sonata et qui devaient noircir le carnet de notes placé dans le coffre à gants, réfrigéré svp. Tout comme lors de notre précédent bulletin, quelques passagères ont déploré la faible hauteur du siège avant qui vous oblige à contempler la vaste étendue de plastique recouvrant la partie inférieure du tableau de bord. Ce qui est le plus incompréhensible, c'est que la voiture soumise à ce test prolongé était une version de luxe avec siège du conducteur à commande électrique, caméra de recul, GPS, sièges arrière chauffants et tout le tralala. Mais point de siège passager réglable en hauteur.

Puisqu'il est ici question de confort, précisons que lors d'un récent voyage, la banquette arrière n'a pas fait preuve d'un très grand confort après y avoir séjourné pendant plus de trois heures. Il y a toujours aussi ce satané ordinateur de bord qui renferme entre autres le système de navigation par satellite. Sa programmation exige l'habileté d'un enfant de 10 ans et, une fois la connexion établie, on se fait casser les oreilles par une voix féminine on ne peut plus désagréable qui baragouine un français douteux.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La Hyundai Sonata a fait face sans aléas à son premier hiver québécois.

Performances honnêtes, frugalité étonnante

Cela dit, le bilan de la Hyundai Sonata ne contient aucune autre remarque négative. Que des louanges.

Le moteur témoigne de performances honnêtes pour un 4 cylindres de 2,4 litres dont les 198 chevaux doivent tout de même déplacer une masse de 1507 kg. Avec la transmission automatique à 6 rapports, les chiffres de consommation sont plutôt étonnants. Ainsi, lors d'un récent voyage dans la Ville Reine, la Sonata s'est contentée de 6,8 litres aux 100 km à une vitesse fixée à 120 km/h. Je persiste à croire toutefois qu'un moteur V6 permettrait de rendre davantage justice au châssis de la Sonata. Son élégance, son comportement routier et son confort iraient de pair selon moi avec un moteur un peu plus soyeux. Le moteur turbo est intéressant, mais ce n'est toujours qu'un 4 cylindres avec sa sonorité indigne d'une voiture aussi bien nantie.

L'hiver n'a pas fait broncher les qualités primaires de la Sonata. Chaussée de pneus à neige d'origine coréenne (Kumho), notre Sonata s'est relativement bien débrouillée, mais un bref essai d'une Sonata équipée de pneus Bridgestone Blizzak a permis de constater qu'ils contribuaient à améliorer sensiblement la tenue de route hivernale de la voiture.

Finalement, après 15 000 km, cette Hyundai est toujours exempte de couinements ou de petits bruits agaçants sur mauvaise route, un indice que la carrosserie est sérieusement boulonnée. Généreuse d'espace, de confort (à une exception près) d'équipements et de plaisir au volant, la Sonata n'est vraiment chiche qu'en matière de consommation, ce dont on ne saurait se plaindre. En somme, après 15 000 km, on peut conclure que la voiture mérite pleinement son immense succès.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Notre Hyundai Sonata dans son costume bleu nuit au départ de notre essai à long terme.