Au-delà de toutes les caractéristiques qui font habituellement partie d'un essai routier, ce sont les chiffres qui, exceptionnellement, retiennent le plus l'attention quand on conduit cette fameuse Chevrolet. À combien de kilomètres d'autonomie puis-je m'attendre? Quelle est la consommation en utilisation prolongée? Quel est le prix de la voiture ou encore à combien se chiffre la facture lors des recharges de batteries? Voilà en gros les principales questions que le consommateur se pose. Voyons si l'on peut satisfaire votre curiosité.

En premier lieu, laissez-moi vous faire part des diverses annotations chiffrées dans mon carnet de bord. Ainsi, mes trois premiers jours au volant de la Volt ne m'ont pas coûté un traître sou ou si peu. J'ai roulé sans payer en restant en deçà de l'autonomie de la voiture qui, après une charge complète, se situe autour de 63 km, quoique ce nombre varie de temps en temps, pouvant aller jusqu'à 71 km. C'est donc dire que l'on peut, comme je l'ai fait le deuxième jour, boucler l'aller-retour Saint-Bruno-Montréal sans avoir recours au petit moteur thermique de 1,4 litre.

Le rôle de ce dernier est principalement d'agir comme génératrice pour recharger les batteries afin de vous permettre de continuer votre petit bonhomme de chemin sans souci pendant les 400 km restants d'autonomie pétrolière. Évidemment, tout dépend de l'usage que vous faites de votre Volt. En vous contentant de la réserve électrique chaque jour, vous roulerez à un coût minimal de 84 cents pour chaque recharge sur une prise de 120 V, selon les récents chiffres d'Hydro-Québec. C'est rouler sans payer ou presque, étant donné que la dépense se chiffre à environ un sixième de ce qu'il en aurait coûté en carburant avec un véhicule conventionnel. À noter que ce tarif est plus bas que ceux de l'Ontario et de la Colombie-Britannique.

Permettez que l'on reste dans les chiffres encore un peu pour vous entretenir de mon meilleur résultat de la semaine. En utilisant tous les trucs imaginables afin de minimiser la consommation, j'ai réussi au cours d'un aller-retour Lac-Brome-Cowansville à «étirer» la sauce en parcourant 41,4 km en mode électrique, avec une réserve de 42 km à l'arrivée, pour un total de 83,4 km, soit environ 20 km de mieux que le chiffre officiel annoncé par GM. J'ai fait l'inverse en ne me souciant guère de l'économie et j'y ai perdu 11 km.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

On apprécie le confort, la douceur et le silence de la Volt. Même son moteur à essence hésite à se faire entendre et il est difficile de détecter son entrée en action. Cela ne lui enlève pas son éloquence, et ses 273 lb/pi de couple autorisent des dépassements sans angoisse et sous les 9 secondes lors du sprint entre 0 et 100 km/h.

Junkie du kilowatt

Pour en finir avec les chiffres, mon parcours total s'est élevé à 1023 km avec des moyennes allant de zéro litre aux 100 km à 1,4 litre, 3,5 et 4,8 litres aux 100 km par ma très grande faute, ayant omis à deux reprises de brancher le précieux câble orangé afin de recharger les batteries. Ma facture totale d'essence pour la semaine s'est élevée à 42$ pour 1023 km. Sans les deux recharges oubliées, il aurait sans doute été possible de réduire ce montant autour de 30$.

Cela dit, la Volt a fait de moi un esclave de l'économie, un junkie du kilowatt, et toute personne le moindrement compétitive agira sans doute comme je l'ai fait, soit de trouver des astuces pour extraire un supplément d'énergie du groupe de batteries. L'agrément de conduite prend ici une nouvelle forme.

On apprécie le confort, la douceur et le silence de la Volt. Même son moteur à essence hésite à se faire entendre et il est difficile de détecter son entrée en action. Cela ne lui enlève pas son éloquence, et ses 273 lb/pi de couple autorisent des dépassements sans angoisse et une accélération sous les 9 secondes lors du sprint de 0 à 100 km/h. Le comportement routier n'est évidemment pas celui d'une sportive, et ce que l'on a gagné en confort, on doit le rendre dans les virages où le roulis est important. Même la bavette située sous la voiture à l'avant vient souvent racler le sol. En général, toutefois, la Volt se débrouille plutôt bien avec un diamètre de braquage que beaucoup de voitures lui envieront.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

la Volt a fait de moi un esclave de l'économie, un junkie du kilowatt qui cherche à trouver des astuces pour extraire un supplément d'énergie du groupe de batteries. L'agrément de conduite prend ici une nouvelle forme.

Quelques lacunes

Aussi attrayante qu'elle soit, cette Chevrolet de la génération future aura besoin d'un peu de parachèvements, ce qui signifie qu'il vaudrait mieux attendre quelques mois avant de faire le saut. Par exemple, les commandes tactiles sur la console centrale sont beaucoup trop sensibles et une tentative de changer un poste de radio peut vous envoyer vers la climatisation ou une autre fonction indésirée. La visibilité arrière ou de trois quarts avant n'est pas non plus à l'abri de la critique. La caméra de recul aurait pu sauver la mise, mais elle donne une image beaucoup trop sombre pour que l'on puisse s'y fier.

Le tableau de bord est disons très chargé: l'on y trouve une bonne quinzaine de témoins lumineux dont le plus utile est une petite mappemonde verte que l'on doit garder en plein centre de son logement. C'est en quelque sorte une jauge d'économie. Trop d'impatience avec l'accélérateur et la boule se déplace vers le haut; on caresse l'accélérateur et la boule se dirige vers le bas. Au centre, un autre écran vous donne une pléthore d'informations dont, bien sûr, ce qu'il vous reste en autonomie électrique.

La Volt possède des glaces latérales comme toutes les voitures, mais on se demande si ce n'est là qu'un élément décoratif tellement la turbulence devient désagréable dès que l'on abaisse une fenêtre. L'habitacle est celui d'une voiture de luxe grâce à une finition sans bavure et à un aménagement fort plaisant avec des contre-portes peintes vert fluo, une couleur qui dessine aussi un liséré autour du tableau de bord.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le tableau de bord est disons très chargé: l'on y trouve une bonne quinzaine de témoins lumineux.

L'utilisation du matériel de recharge est simple comme bonjour. Il suffit d'appuyer sur une des touches du porte-clés pour ouvrir la petite porte sur l'aile avant gauche et d'y brancher le gros bout du câble de 5,5 mètres fourni avec l'auto.

Là où le bât blesse, cependant, c'est quand on nous remet la facture. Notre Volt d'essai commandait un débours de 47 810$ avec ses diverses options (chaîne stéréo et garniture haut de gamme) tandis que le prix de base se situe à 41 545$, montant qui sera ramené à 34 045$ avec le rabais gouvernemental.

Cela peut sembler beaucoup d'argent, mais la Volt représente le premier grand pas de l'industrie automobile vers des voitures plus propres et plus économiques. C'est, à mon sens, la voiture de demain, et tout le plaisir que j'ai eu à la conduire démontre que l'avenir sera moins morose qu'on l'aurait cru précédemment.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

L'utilisation du matériel de recharge est simple comme bonjour. Il suffit d'appuyer sur une des touches du porte-clés pour ouvrir la petite porte sur l'aile avant gauche et d'y brancher le gros bout du câble de 5,5 mètres fourni avec l'auto.