Disons tout de suite que Toyota eut mieux fait de s'abstenir de créer ce qu'il considère comme la plus petite 4 places sur le marché, plutôt que de de nous offrir un modèle qui ressemble à une Yaris dont on aurait charcuté la partie arrière.

Un dicton raconte que «c'est dans les petits pots que l'on trouve les meilleurs onguents». Or, la nouvelle iQ de Scion (la 3e division de Toyota) semble être l'exception à la règle, si j'en juge par ma randonnée d'une semaine au volant de cette mini-voiture. On souhaiterait, chez Toyota, la voir faire carrière dans un créneau meublé en ce moment par des citadines comme la Smart, la Fiat 500, la Mini Cooper et possiblement la Ford Fiesta ou la Mazda 2.

Par ses dimensions, son style et son désagrément de conduite, elle s'apparente à la Smart, même si elle est plus longue de 30 cm et plus légère de 200 kg. Son aspect le plus attrayant reste son prix (16 760$) qui est légèrement plus élevé que celui de la Smart d'entrée de gamme, mais qui comprend toute une panoplie d'équipement de série.

Là s'arrêtent cependant les bonnes nouvelles. Même la consommation, tributaire d'une transmission automatique CVT à rapports variables, est ridiculement élevée avec une moyenne ville et route de 8,5 litres aux 100 km. Il est vrai que ce chiffre a été obtenu dans des conditions hivernales et qu'un climat plus clément pourrait abaisser d'environ 15% la consommation, mais il reste que la iQ ne vous réserve pas de grandes joies à la pompe. En plus, ce moteur, un petit 4 cylindres de 1,4 litre, est plus plaintif que performant.

Le confort a pris congé

Les voitures de ce format font habituellement oublier leur habitacle serré par leur agilité et le bonheur que l'on éprouve au volant. Pas dans le cas de la iQ, chez qui le confort est sérieusement compromis. D'abord par le bruit et ensuite par un empattement si court que les ruades consécutives de la suspension au passage de revêtements dégradés sont à la limite du supportable. C'est à vous faire claquer des dents tellement l'amortissement est raide. Si seulement cela se traduisait par une tenue de route efficiente, on pourrait se montrer plus clément. Ce n'est malheureusement pas le cas. Une bosse au point de corde d'un virage a soulevé l'une des roues avant, ce qui m'a laissé perplexe sur les vertus de la suspension.

 

Une conduite à droite?

L'aménagement intérieur n'est pas de nature à faire oublier les lacunes du comportement routier. La iQ est l'exemple parfait d'une voiture avec conduite à droite où tout est à la portée du passager au lieu du conducteur. La radio, par exemple, juchée sur le dessus du tableau de bord, comme un ajout de dernière minute, vous oblige à vous pencher vers la droite pour manipuler les commandes, une manoeuvre dangereuse en roulant. D'autres commandes, dont celles du verrouillage des portières placées au plancher, ne respectent nullement les normes de l'ergonomie. La banquette arrière joue surtout un rôle décoratif et sa seule utilité est de pouvoir être escamotée afin d'agrandir le coffre à bagages, lui aussi d'une taille minimale.

Dans l'habitacle, les rangements sont spartiates, à moins d'utiliser les porte-gobelets pour y déposer de menus articles. Les sièges ne conviendront pas à toutes les morphologies tandis que l'éclairage intérieur la nuit est blafard et triste.

Mais, pour terminer sur une note positive, la visibilité ne souffre pas d'angles morts importants.

Des lacunes de longue durée

À l'heure des bilans, cette pauvre Scion iQ n'a vraiment rien ou presque pour inspirer l'amour. Il est certain que ce n'est pas ce modèle qui va contribuer à faire connaître le nouveau label de Toyota. À mon avis, le constructeur nous propose une voiture qui est loin d'être à la hauteur de sa réputation. Elle sera sans doute fiable, comme tous les produits de la marque, mais dans le cas de cette Scion, c'est un bien pour un mal, puisque ses nombreuses lacunes risquent de se faire sentir très longtemps.

Photo fournie par Toyota

La iQ est l'exemple parfait d'une voiture avec conduite à droite où tout est à la portée du passager au lieu du conducteur.