Sursautez tant que vous voulez, mais permettez-moi d'y aller d'une affirmation percutante: la Mazda MX-5 est la seule vraie voiture de sport actuellement sur le marché.

Je vous entends protester avec véhémence, et me demander ce que je fais de cette multitude de modèles sous forme de roadsters, de cabriolets ou de coupés deux portes qui se targuent d'être d'authentiques sportives. Il suffit de conduire la MX-5 pour se rendre compte que toutes ces supposées concurrentes ne sont que des sportives de salon, confortables, luxueuses et trop enveloppées.

Si vous voulez revivre l'époque où les MG, Austin-Healey, Triumph TR3, Spitfire et autres Sprite égayaient l'été des fanatiques de voitures sport, il vous faut oublier vos Nissan 370Z, BMW Z4 et même Porsche Boxster pour vous tourner du côté de l'ancienne Miata, la MX-5.

Ou peut-être des Lotus Elise et compagnie, qui sont à ce point des pures et dures qu'une balade de plus d'une heure devient une épreuve d'endurance.

Le sourire aux lèvres

Réfractaire au silence, à la douceur de roulement, au confort et à tout ce qui «gâte» nos voitures modernes, la MX-5 dévore la route à belles dents, enfilant les virages avec une aisance qui ne peut que mettre le sourire aux lèvres du conducteur. On se retrouve presque au temps de ces rudimentaires roadsters anglais énumérés plus haut.

Ce n'est pas un hasard si la majorité des propriétaires de Miata sont des hommes aux tempes blanches. Ils veulent revivre, à coût moyen, leur jeunesse au volant. On ne peut qu'applaudir une telle démarche.

On doit d'ailleurs avoir un esprit jeune pour apprécier une telle voiture. Sinon, on risque de déchanter devant l'espace confiné du poste de pilotage (plus notable en hiver) et le concert de bruits éoliens ou mécaniques qui envahissent l'habitacle lorsque le toit métallique est en place.

Le modèle essayé, la GT, faisait place au modernisme avec un toit rigide qui s'abaisse ou se referme en une douzaine de secondes.

À propos de chiffres, il ne faut pas s'attendre à pulvériser des records de vitesse avec la MX-5. Le moteur de 167 chevaux n'a pas de telles ambitions, et il s'arrache les tripes pour vous emmener à 100 km/h en 7,8 secondes. Et cela, malgré des rapports de boîte (manuelle à six rapports) très rapprochés qui obligent notamment à enclencher la troisième avant les 100 km/h.

Pas de contravention

Le plaisir au volant ne tient pas tant à la vitesse qu'à la sensation de faire corps avec la voiture en maniant un levier de vitesses court assorti d'un pédalier en aluminium favorisant le pointe talon. Un rapide coup d'oeil au tableau de bord permet de consulter de véritables cadrans surveillant la pression d'huile, la température du moteur et, bien sûr, le régime maximal du moteur.

Autre qualité, anti-contravention celle-là, la MX-5 donne l'impression de filer à vive allure quand, en réalité, on ne dépasse pas les 80 km/h!

Avec une monte pneumatique de 17 pouces, la MX-5 ne se laisse pas impressionner par les virages, quels qu'ils soient. La suspension veille au grain, tout en affichant sa brutalité de temps à autre dans nos chers nids-de-poule. Agréable à tenir en main et joli à regarder, le petit volant permet de placer la voiture au centimètre près. Pour un cabriolet, la visibilité est aussi remarquable. Par ailleurs, le coffre est menu (en raison du toit métallique qui s'y réfugie), tout comme les espaces de rangement. En revanche, le recul du siège permet à des conducteurs de grande taille d'envisager l'achat d'une MX-5 - que je continuerai d'identifier par son ancienne appellation de Miata, tellement plus agréable à l'oreille.

Finalement, le nombre important de ces voitures en circulation pendant la saison estivale est sans doute la meilleure preuve que cette Mazda est fiable et bien construite.

Que désirez-vous de plus pour mordre dans l'été à belles dents?

Photo : Jacques Duval, collaboration spéciale

Un pédalier en aluminium et un joli petit volant donnent le ton à un agrément de conduite garanti à bord de la MX-5 de Mazda.

Photo : Jacques Duval, collaboration spéciale

La version GT de la Mazda MX-5 propose un toit rigide rétractable dont la couleur contraste avec celle de la carrosserie.