Quand la Toyota Avalon s'est pointée sur le marché en 1994, son principal argument était que cette grande berline à l'américaine pouvait être dotée d'une banquette avant capable d'accueillir trois personnes. Comme la grosse Buick de grand-papa.

Voilà exactement la route qu'il ne fallait pas emprunter à un moment où les consommateurs recherchaient davantage des voitures dynamiques offrant un certain plaisir de conduite. Et comme on pouvait s'y attendre, ce fut un flop monumental.

Toyota a même rechuté à deux reprises avec des modèles rajeunis, mais toujours aussi vieillots au plan dynamique. Bilan : trois flops.

Pour 2013, le constructeur japonais a compris le message de sa clientèle et nous arrive avec une voiture plus petite, plus susceptible de retenir l'attention des acheteurs de Ford Taurus, Nissan Maxima, Hyundai Genesis, Lincoln MKZ et quelques autres.

La ligne est plus distinctive qu'auparavant avec une immense calandre qui se prolonge sous le pare-chocs et qui permet de reconnaître le modèle au premier coup d'oeil. Notons que l'Avalon 2013 a été dessinée et conçue aux États-Unis en fonction d'une clientèle nord-américaine. Plus encore, elle est construite dans une usine du Kentucky et 90 % de ses composantes proviennent de la région.

Une traction, hélas

Cette Avalon nous montre son sérieux en se dotant de palettes sous le volant pour sélectionner les 6 rapports de la boîte de vitesses automatique. Même que le moteur fait sa petite montée de régime lorsque l'on rétrograde. En plaçant le levier dans la grille S au lieu de D, l'Avalon durcit le ton avec un moteur qui répond plus promptement, une direction plus communicative et une plus grande latitude du système de stabilité.

Il ne faut pas croire pour autant que l'on tient en main une berline sport de haut rang. Elle fait cependant l'effort de proposer un groupe sport comprenant entre autres des jantes de 18 pouces.

Pas d'hybride au Canada

On aurait souhaité que l'Avalon troque sa traction pour la propulsion même si elle cache bien ses effets nocifs en matière d'agrément de conduite. Qu'importe, le nouveau moteur V6 de 3,5 litres en aluminium se satisfait de 268 chevaux et d'un couple de 248 livres-pied qui permet de rallier les 100 km/h en environ 7 secondes.

Ce qui m'avait surtout emballé lors du lancement pour les jurés du «North American Car of the Year», c'était la présence d'une version hybride d'une rare efficacité avec laquelle j'avais réussi au prix d'une conduite très attentive (lire très lente) une moyenne de 64 milles au gallon (environ 3,8 litres aux 100 km). Mauvaise nouvelle dès le lendemain : l'Avalon hybride ne sera pas vendue au Canada. Et bang, fini le plaisir.

Si la ligne extérieure de ce nouveau modèle se contente d'innover sans excès, il en va autrement de l'intérieur qui vous accueille avec un tableau de bord massif caractérisé par un bloc central qui déborde sur la console et qui recèle les commandes de la chaîne audio et de la climatisation. On se réjouit également de l'utilisation de matériaux souples et en corolaire, de 10 coussins gonflables.

Comme c'est inévitablement le cas lors de ces avant-premières, le prix n'a pas été dévoilé, mais on peut supposer qu'il se situera légèrement au-dessous de 40 000 $. L'Avalon conserve un haut niveau de luxe avec une panoplie d'accessoires. À cela s'ajoute un régulateur de vitesse intelligent et, une primeur, un système qui alerte le conducteur de la présence de trafic dans une voie transversale en marche arrière.

Sans être une voiture révolutionnaire, l'Avalon 2013 démontre une nouvelle orientation chez Toyota. Lasse de se faire répéter que ses voitures, bien que fiables, étaient de véritables somnifères, la marque japonaise tente prudemment un revival de sa gamme. L'Avalon servira sans aucun doute de baromètre à cette volte-face.

Les frais de déplacement pour ce reportage ont été payés par Toyota.