Chaque mois qui passe voit arriver sur nos ordinateurs le compte rendu des ventes de chacun des constructeurs automobiles présents au Canada. Et chaque mois, tout le monde se vante d'avoir vendu plus de véhicules que l'an dernier à la même date. On va même jusqu'à énumérer les modèles les plus vendus au cours de la période.

Curieusement, jamais on ne dit mot des voitures, VUS, camions ou autres véhicules automobiles les moins vendus, les laissés pour compte, les échecs ou les Edsel de leur époque (berline Ford des années 50 qui fut un four monumental). Je me suis donc permis d'aller jeter un coup d'oeil à ce palmarès sur The Car Connection afin de voir quels sont les modèles que l'on peut négocier fortement à la baisse lors de l'achat ou qui disparaîtront bientôt du marché.

Précisons que certains de ces modèles n'ont jamais vraiment été offerts sur une très grande échelle. C'est le cas notamment du Lexus LFA que son constructeur vient de retirer des chaînes d'assemblage et dont seulement trois exemplaires ont été vendus au cours du dernier mois. Une future voiture de collection? Peut-être. Mais, à plus de 300 000 $, c'est ce que l'on appelle un pari risqué.

En seconde position, on retrouve une autre Lexus, la HS 250h qui est en phase terminale avec quatre preneurs seulement en juillet dernier.

Derrière, une surprise sous la forme de la Porsche Cayman dont on attend la remplaçante et qui, par conséquent, n'a attiré que 14 acheteurs pendant le mois dernier.

Les insuccès s'accumulent sur le dos de la pauvre Mercedes-Benz Classe R qui est non seulement 4e parmi les modèles les moins populaires (32 ventes), mais en bonne place sur la liste des voitures les plus laides sur le marché, selon L'Auto 2013.

La I-Miev électrique de Mitsubishi, pas très belle non plus, accapare le 5e rang avec seulement 33 acquéreurs.

La 6e position confirme les difficultés qu'a Mercedes-Benz à vendre son coupé CL, dérivé de la populaire Classe S. Il ne s'en est vendu que 39 en juillet et il suffirait de remonter en arrière pour se rendre compte que ce modèle n'a jamais vraiment su plaire aux acheteurs en quête d'une GT. On se tourne davantage vers la Bentley Continental à un prix similaire, sans doute en raison de son style particulièrement attachant.

Acura fait aussi partie de ce palmarès avec son modèle RL qui, comme le coupé CL de Mercedes, n'a jamais vraiment réussi à rivaliser avec des concurrentes aussi bien implantées que la Lexus GS, l'Audi A6 ou la BMW série 5. Cela lui vaut une 7e place avec tout juste 40 immatriculations en juillet.

Bien que l'on admire la Audi R8, seulement 55 personnes en Amérique en ont fait l'acquisition.

Auteur d'une myriade de modèles, Mercedes-Benz en subit les conséquences avec pas moins de quatre véhicules parmi les dix modèles les moins vendus de l'industrie. En effet, on peut ajouter aux deux modèles précités, la SLS-AMG (59 ventes) et cet espèce de véhicule paramilitaire qu'est la Classe G (Gelädevagen), dont 64 personnes à la fibre guerrière ont adopté la silhouette «boîte de carton» sans gêne aucune.

Voilà ce que l'on pourrait appeler le revers de la médaille dans les ventes automobiles, des chiffres rarement publiés et qui démontrent en ce moment la fragilité du marché pour les voitures de luxe ou hors série.

Ce sont aussi des chiffres révélateurs et très utiles quand vient le temps d'estimer la valeur de revente d'une automobile. Dans certains cas, la dépréciation risque d'être dévastatrice.