Après une Ford Focus Titanium en costume du dimanche, bardée de tout le luxe habituellement associé à des modèles chics et chers, voilà que Kia se glisse dans le même créneau avec une humble Rio 5 dotée d'une longue panoplie d'accessoires que l'on ne s'attend pas de trouver dans une sous-compacte tenue pour un modèle beau, bon, pas cher.

Des exemples? Que diriez-vous d'un volant chauffant, d'une clef intelligente, de sièges en cuir, d'une caméra de marche arrière ou d'une boîte à gants réfrigérée, une caractéristique apparue dans la première limousine Maybach à 400 000 $?

Dans la Kio Rio, il suffit de se tourner vers le modèle EX Luxury A/T à 20 795 $ pour jouir de tous ces privilèges. Et si jamais vous n'avez qu'environ 15 595 $ à dépenser, la version LX+ vous vaudra néanmoins le système d'air conditionné, la boîte manuelle à 6 rapports, des sièges chauffants, la connectivité mains libres et une chaîne audio avec lecteur CD.

Devant de telles offres, ne nous demandons pas pourquoi la Rio de Kia figure présentement parmi les voitures les plus vendues au Québec. Le fait que la voiture soit joliment tournée (je parle de la 5 portes) est sans doute un facteur qui contribue aussi dans une large mesure à sa popularité. Offerte en deux versions, berline conventionnelle et berline bi-corps 5 portes, la Rio 5 se distingue, grâce à un porte-à-faux quasi inexistant, ce qui diminue considérablement le poids non suspendu.

Par rapport à l'ancien modèle, la dernière version a gagné des centimètres çà et là, dont une quinzaine en longueur et, ce qui est moins souhaitable, un embonpoint d'environ 70 kg. La version EX peut même se parer d'un cuir deux tons chocolat et noir du plus bel effet à l'instar d'une Bentley ou d'une Mercedes haut de gamme.

De modestes origines

Cette petite Kia, il faut le préciser, est la soeur jumelle de la Hyundai Accent et elle n'en diffère que par son look comme le faisaient les constructeurs américains antérieurement quand les modèles Chevrolet partageaient leurs entrailles avec les créations de Pontiac.

La Rio demeure une traction avant dont les roues motrices sont bénéficiaires d'un petit moteur 4 cylindres à injection directe de 1,6 litre développant 138 chevaux. Cette puissance est gérée, soit par une boîte manuelle ou une transmission automatique, toutes deux à six rapports.

Pour une meilleure combustion et un couple plus élevé, les ingénieurs coréens n'ont pas craint d'avoir recours à un rapport de compression de 11 à 1, un peu comme l'a fait Mazda avec son système Sky Activ. Kia fait état d'une consommation de 4,9 litres aux 100 sur la route, bien que notre essai ne nous ait pas permis de rééditer un tel chiffre.

De façon plus réaliste, un chiffre se situant entre 6 et 7 litres aux 100 est plus près de la moyenne véritable. Un bouton au tableau de bord marqué « active eco » conjugue moteur et transmission pour réduire la consommation d'environ 10 %. Son utilisation diminue légèrement une puissance qui n'est déjà pas foudroyante tant s'en faut.

Dans sa quête à l'économie, une autre méthode mise de l'avant par le groupe Kia/Hyundai est l'utilisation d'une servodirection à commande électrique qui élimine aussi l'entretien.

Un autre aspect qui étonne dans des voitures de prix abordables est la multiplication des dispositifs de sécurité avec la répartition électronique de la force de freinage, la traction asservie et le système de contrôle de la stabilité.

Un tel portrait de la Kia Rio est plutôt flatteur, mais il reste à voir si son ramage est à la hauteur de son plumage.

Impressionnante

Première constatation, il est simple de trouver la position de conduite idéale et les sièges, sans que l'on puisse parler de fauteuils, sont raisonnablement confortables. On n'a pas à plonger dans le manuel d'instructions non plus pour trouver les divers boutons de réglage. Recouvert d'un plastique souple, le tableau de bord ne risque pas de se transformer en une arme offensive en cas d'accident.

Un écran couleur tactile de 4,3 pouces trône en haut de la console centrale et il affiche tous les gadgets désormais jugés indispensables chez les jeunes acheteurs (Sirius, bluetooth, mp3). Et si vous avez le goût de jaser, le système audio peut recevoir 150 commandes dans la langue de votre choix. Impressionnant!

Sur la route, les versions de base vous feront regretter la suspension mieux calibrée de l'EX à cause d'un amortissement qui privilégie la souplesse et par conséquent le roulis. Les vents de travers n'ont pas besoin d'être annoncés par la météo pour être ressentis au volant de la Rio, ce qui, toutefois, est le propre des voitures de ce format.

Un peu plus d'insonorisation aux bruits de route ne ferait pas tort non plus à cette petite Kia. Le comportement routier gagne beaucoup aussi avec les pneus de 17 pouces dont sont munis les modèles EX. Ils encaissent surtout beaucoup mieux les revêtements raboteux et autres nids-de-poule.

Le groupe moteur-transmission offre un rendement adéquat et si la puissance exige de calculer ses dépassements, la boîte de vitesses manuelle est d'un maniement aisé... et agréable. L'étagement des rapports de la boîte manuelle a été choisi en fonction de l'économie et donne l'impression que les 138 chevaux ne sont pas tous au rendez-vous en terrain montagneux.

Malgré ces quelques lacunes, la Kia Rio saura combler, sinon dépasser, les attentes d'une clientèle dont les priorités portent sur la facilité de conduite, l'économie, la fiabilité (meilleure garantie de l'industrie) et l'aspect pratique. Et s'il vous prend envie d'ajouter le luxe à ces considérations, il vous suffira d'opter pour une variante haut de gamme qui vous offrira toutes les petites gâteries d'une grande Mercedes ou d'une BMW de fort calibre, à un cinquième du prix.

Un écran central couleur de 4,3 pouces accueille chacune des plus récentes technologies en matière de communications et d'informations.

La Kia Rio berline est plus fade que la 5, se contentant d'une silhouette qui ne se démarque pas de la concurrence.