La timide éclaircie qui se profile sur le marché européen devrait soutenir le moral des acteurs de l'industrie automobile mondiale, qui présenteront leurs nouveautés à Francfort du 12 au 22 septembre lors du plus grand rendez-vous du secteur, l'IAA.

Ce salon, organisé tous les deux ans en alternance avec le Mondial de l'automobile à Paris, ouvrira ses portes - d'abord aux professionnels, puis au public à partir du 14 septembre - alors que les experts annoncent une stabilisation voire une progression des ventes sur le Vieux continent à partir de 2014 après des années de recul.

Le marché européen «a touché le fond et se stabilise», estime ainsi Christoph Stürmer, du cabinet IHS Automotive.

Un sentiment partagé par ses confrères du cabinet de conseil PWC, qui prévoient une fin de l'hémorragie au second semestre 2013, et confirmé par les derniers chiffres disponibles pour l'Union européenne, où les immatriculations de voitures neuves ont rebondi en juillet.

La stabilisation des ventes «est un signe positif, mais le marché ne pouvait pas tomber beaucoup plus bas», relativise Stefan Bratzel, spécialiste automobile allemand, qui considère que «la reprise sera plutôt lente».

«Nous ne reviendrons au niveau de 2007, un plus haut (avec environ 16 millions de voitures neuves, ndlr) que dans plusieurs années, si nous y revenons un jour», prévient-il alors que 7,19 millions immatriculations de voitures neuves ont été enregistrées dans l'UE sur les sept premiers mois de l'année.

Les autres experts ne sont pas unanimes sur l'ampleur du redémarrage à venir en Europe de l'Ouest. Alors que le cabinet PwC table sur une progression de 12,1 millions en 2013 à  14,9 millions de véhicules particuliers vendus en 2019, AlixPartners, plus pessimiste, prévoit une stagnation du marché autour de 12 millions jusqu'en 2019.

Le bout du tunnel est néanmoins pressenti par certains constructeurs, à l'instar du patron de l'américain Ford, Alan Mulally, selon qui «en Europe, l'industrie automobile pourrait avoir quasiment atteint un point bas». S'il admet qu'il existe encore des surcapacités, il considère que Ford s'est ajusté à la demande.

Philippe Varin, le président du directoire du français PSA, durement touché par la crise en Europe et qui a comme Ford et Opel (groupe General Motors) décidé de fermer des sites et supprimer des postes pour redresser la barre, a pour sa part récemment affirmé que le groupe allait entamer sa reconquête du marché français dès la fin de l'année.

Au léger mieux espéré en Europe s'ajoute le dynamisme des ventes en Chine et aux États-Unis, de bon augure pour le marché automobile mondial, qui devrait croître de 3,2 % en 2013 et de 4,8 % en 2014 selon l'agence de notation Moody's.

En conséquence, «les constructeurs pourraient délivrer un message un peu plus positif lors du salon», juge Yann Lacroix, analyste chez Euler Hermes. «L'ambiance devrait être plutôt bonne parmi les constructeurs lors de l'IAA», abonde M. Stürmer.

Cette 65e édition fera la part belle aux véhicules électriques et hybrides, en particulier du côté des constructeurs allemands alors que BMW présentera l'i3, sa première voiture 100 % électrique, ainsi que sa sportive hybride rechargeable i8, et que Volkswagen dévoilera ses premiers modèles zéro émission avec l'e-Up! et l'e-Golf.

Les constructeurs français seront eux présents avec le concept Citroën Cactus, la nouvelle Peugeot 308 ou encore le Dacia Duster restylé de Renault, tandis que l'italien Fiat proposera une version sept places de sa 500.

Les grosses motorisations ne seront pas en reste avec la Lamborghini Gallardo LP570-4 Squadra Corse, une série limitée dotée de 570 chevaux, ou encore la Porsche 918 Spyder et ses près de 900 chevaux sous le capot.

Le thème de la voiture connectée, capable de communiquer avec d'autres voitures et avec le monde extérieur, sera également omniprésent lors du salon, qui accueillera quelque 1000 exposants et sera inauguré par la chancelière allemande Angela Merkel le 12 septembre, dix jours avant les élections législatives à l'issue desquelles elle espère obtenir un troisième mandat.