Puissance, légèreté, matériaux high-tech: Le salon de l'automobile de Detroit s'ouvre lundi sous le signe de l'optimisme, au moment où le marché américain a retrouvé toute sa santé, les constructeurs oubliant la crise et visant la performance.

Le salon a ouvert ses portes dans des halls d'exposition où les constructeurs ont dépensé 200 millions de dollars pour que leurs stands brillent de mille feux jusqu'au 26 janvier.

L'italien Fiat a créé l'événement en annonçant que Sergio Marchionne resterait jusqu'en 2017 le directeur général du constructeur, qui vient d'absorber complètement l'américain Chrysler.

M. Marchionne «a été capable de faire en sorte que les deux groupes coopèrent», a justifié le président de Fiat, John Elkann. «Nous allons pouvoir bâtir un groupe beaucoup plus solide sur cette base.»

Le nouveau groupe doit encore décider de l'endroit où sera situé son futur siège. Cette question sera tranchée le 29 janvier.

Chrysler a présenté la nouvelle version de sa berline 200, qui préfigure son nouveau design.

Les autres constructeurs américains, General Motors et Ford, étaient aussi à l'honneur. La nouvelle patronne de GM, Mary Barra, a connu dimanche soir et lundi son baptême du feu face à la presse dans ses nouvelles fonctions, qu'elle endossera à partir de mercredi.

Venue présenter le pick-up GMC Canyon, elle s'est dite «honorée d'être ici et de mener l'équipe mondiale de GM». Elle a aussi assuré que le redressement de l'Europe faisait «certainement partie des priorités clés» du numéro un américain de l'auto, qui perd encore de l'argent sur le Vieux Continent.

Avec le rebond de l'économie américaine et de la construction, en plus du boom énergétique en cours aux États-Unis, le segment des pick-up est à la fête.

GM a remporté les prix de la voiture et du véhicule lourd de l'année, avec sa Corvette Stingray et son pick-up Chevrolet Silverado. «Cela a été une année fantastique pour GM», a constaté l'ingénieur en chef de la Corvette, Tadge Juechter, en recevant le prix.

«Bonne dynamique» du haut de gamme

Le numéro deux américain Ford a levé lundi le voile sur la nouvelle édition de son véhicule le plus vendu du segment et de toute sa gamme, le F-150.

Il parie sur une part inégalée d'aluminium pour gagner en légèreté tout en gardant sa capacité de traction, et conserver ainsi son avance sur ses concurrents. Il «montre que les économies de carburant sont maintenant une raison d'acheter un véhicule Ford», a souligné le président du groupe, Bill Ford.

Les Allemands, qui dominent le lucratif segment du haut de gamme, étaient aussi tout sourire. «La bonne dynamique» continue, s'est félicité Dieter Zetsche, patron de Daimler, qui avait loué les services de l'ex-membre du groupe de R&B Destiny's Child, Kelly Rowland, dimanche soir pour chanter une ode à la nouvelle classe C.

Cette berline milieu de gamme est devenue cruciale pour le constructeur de luxe allemand, et son modèle le plus vendu au monde.

Daimler, comme son compatriote BMW, ont du mal à répondre à la demande pour leurs modèles, faute d'avoir des capacités de production suffisantes. BMW, qui parade en tête des constructeurs «premium», réfléchit à augmenter ses capacités, mais n'a pas encore pris de décision, a fait savoir son responsable pour les ventes et le marketing, Ian Robertson.

Le champion européen du secteur Volkswagen, à la traîne aux É.-U., a annoncé dimanche qu'il allait investir 7 milliards de dollars en Amérique du Nord sur les cinq prochaines années. Il a écoulé plus de 600 000 unités aux États-Unis l'an dernier, en hausse de 2,6 %, une croissance bien plus lente que le reste du marché.

Au total, 15,6 millions de voitures ont été vendues l'an dernier aux États-Unis, une hausse de 7,6 % sur un an. Dieter Zetsche parie sur 16,4 millions d'unités en 2014, soit une hausse de 5 % sur un an, et Ian Robertson sur 16,3 millions. L'un des dirigeants aux États-Unis du numéro un mondial Toyota, Jim Lentz, s'est montré un peu plus prudent, misant sur 16 millions.

Le marché flirte désormais avec les records de plus de 17 millions de ventes annuelles atteints avant la crise financière, au cours de laquelle GM et Chrysler avaient fait faillite.