La Chine suscite toujours autant l'appétit des constructeurs automobiles réunis à partir de dimanche au salon de Pékin, malgré le coup de frein de l'économie et la volonté des autorités de s'attaquer à la pollution atmosphérique.

«Nous continuons à avoir une croissance très forte» des ventes, a souligné samedi Jochem Heizmann, membre du directoire de l'allemand Volkswagen. Le numéro deux du marché, derrière l'américain General Motors table encore sur une croissance des immatriculations de 10% cette année.

En 2013, elles ont bondi de presque 14% à 22 millions de véhicules, soit une nette accélération en dépit d'un contexte économique fragile.

Le marché chinois, le plus grand du monde, est crucial pour les groupes automobiles à un moment où ils voient leurs ventes ralentir ailleurs, et les plus grands noms sont présents à Pékin pour montrer leurs modèles, d'abord dimanche à la presse puis lundi au grand public.

De nombreuses nouveautés et concept cars seront dévoilés pendant cette 13e édition du salon qui se tient jusqu'au 29 avril, dont un grand nombre de grosses berlines et 4x4 urbains --des gammes très appréciées des Chinois.

Le ciel n'est pourtant pas sans nuage, et les ventes automobiles pourraient se voir rognées à court et moyen termes par le net ralentissement économique du géant asiatique.

La croissance du pays a ralenti à 7,4% au premier trimestre de l'année et pourrait enregistrer cette année sa plus faible performance depuis près d'un quart de siècle.

Surtout, le secteur pourrait pâtir d'une salve de restrictions adoptées par les autorités, aussi soucieuses de s'attaquer aux embouteillages qui paralysent les métropoles que d'endiguer une sévère pollution atmosphérique devenue endémique.

Hangzhou (est) est ainsi devenue fin mars la sixième grande ville du pays, après notamment Pékin, Shanghai et Canton, à restreindre drastiquement le nombre de plaques d'immatriculation qu'elle délivre tous les ans.

Signe que le marché automobile chinois n'est pas épargné par le refroidissement de la conjoncture, les ventes de voitures y ont accusé un net coup de frein en mars, avec une hausse de seulement 6,6% sur un an, contre un bond de 17,8% le mois précédent, selon une fédération professionnelle.

En comparaison, au niveau mondial, les immatriculations ne devraient progresser que d'un peu de plus de 3%, selon des experts, pénalisées notamment par les replis attendus au Brésil et en Russie.