«Toyota a la réputation d'être un fabricant de voitures rationnel. Maintenant, il va peut-être falloir remettre en question cette image.»

Jocelyn Daneau a annoncé la couleur jeudi dernier lors de l'ouverture du salon de l'auto aux médias. En dévoilant les Toyota FT-1 et TS030, le directeur régional pour Toyota au Québec a confirmé que le constructeur japonais souhaite - pour reprendre la formule consacrée et non ses mots - «sortir de sa zone de confort». Autrement dit, souhaite se montrer audacieux, esthétiquement.

C'est le mot d'ordre lancé il y a un an et demi par le PDG du groupe, Akio Toyoda. Mot relayé depuis, lors des grands rendez-vous automobiles, modèles à l'appui. Et pour que le message passe, Toyota montre autant que possible son dernier né des prototypes, la FT-1.

«On a toujours été reconnu pour notre qualité, durabilité et fiabilité, ce qui est encore le cas. Mais si on voulait aller chercher un peu plus de marchés, on s'est rendu compte qu'on devait avoir un peu plus d'émotions avec nos véhicules. La FT-1 représente vraiment le futur design de Toyota», explique Jocelyn Daneau.

Avalon, RAV4, Corolla et Highlander ont déjà quelque peu évolué depuis 2013. Mais la belle sportive rouge trônant cette semaine à Montréal doit insuffler un nouveau design. Qui se matérialisera peut-être, d'ici deux ou trois ans. «La FT-1 demeure actuellement un véhicule concept, s'empresse d'ajouter M. Daneau. On ne sait pas encore si cela va être un véhicule de production.» Il se murmure que non. Dommage. Car si Toyota cherche à émerveiller avec ce coupé qui pourrait être dans la famille des Supra et autre Celica, c'est réussi!

Toyota semble donc sortir les muscles timidement. Il est pourtant étonnant et extrêmement rare de le voir débarquer à un salon avec deux modèles sport.

La TS030 hybride est en effet elle aussi à Montréal - en fait, il s'agit de la voiture de la saison 2012. Et si elle est ici, ce n'est pas tant pour souligner son titre de championne du monde d'Endurance de l'an dernier que pour rappeler ce qu'elle a sous le capot: un V8 de 3,4 L associé à un moteur électrique fournissant 300 chevaux aux roues arrière et bénéficiant d'un système de récupération d'énergie au freinage. Un principe, sans cette même puissance évidemment, dont vont bénéficier les Toyota de tous les jours.

«Beaucoup de technologies testées sur les pistes peuvent être appliquées sur des véhicules de production, principalement hybrides», rappelle Mme Daneau. Le transfert de technologies, c'est pour demain. Espérons que le changement d'esthétisme aussi.

Photo André Pichette, La Presse

La Toyota TS030 hybride qui a couru aux 24 Heures du Mans de 2012.