Appuyé par Nissan, Hydro-Québec étoffe le réseau provincial de recharge de 25 sites composés exclusivement de bornes rapides à 400 volts.

Pour l'automobiliste branché, si l'ouverture du salon de l'auto de Montréal la semaine dernière ne lui a pas réservé de grandes nouveautés, elle a tout de même accouché d'une annonce qui va changer son quotidien sur la route, surtout sur les grands axes routiers.

Le Circuit électrique - réseau de recharge initié par Hydro-Québec - comptera cette année 20 sites supplémentaires de recharge rapide dotés de une ou (à terme) plusieurs bornes ainsi que 5 sites de plus en début d'année prochaine. Qui dit borne de recharge rapide, dit 400 volts. Et qui dit 400 volts, dit véhicule rechargé à 80% en 30 minutes environ.

Cet investissement réalisé à parts égales par le Circuit électrique, Nissan Canada et les villes ou lieux de recharge répond à une demande toute simple d'un parc automobile qui semble petit à petit prendre du volume. 

«Il y a un besoin de recharge rapide. Au départ, on a voulu se concentrer sur la recharge standard, la 240 V, parce qu'il y avait plus de véhicules qui avaient accès à la recharge à 240 V. On voulait essayer de donner le service au plus grand nombre de clients possibles. Mais là, il y a une demande de plus en plus grande pour la recharge rapide», confirme Pierre-Luc Desgagné, vice-président Affaires publiques et gouvernementales d'Hydro-Québec. 

Conséquence, ces nouveaux sites vont permettre aux véhicules électriques de circuler sur de plus longues distances. Aux huit bornes du genre déjà existantes le long de l'autoroute 40, s'ajouteront ces stations le long des autoroutes 10, 20, 35 et 50. 

Conçu par l'entreprise québécoise AddÉnergie, ces bornes s'apparentent à une pompe à essence qui permet de recharger aussi bien les modèles asiatiques dotés des prises CHAdeMO que les modèles allemands et américains habituellement équipés de prises SAE Combo.

Pour offrir pareil service, le réseau provincial s'est associé avec un partenaire automobile significatif, Nissan Canada, pour qui le rapprochement était naturel. 

«Nissan est un peu le précurseur de la voiture électrique. L'Alliance Renault-Nissan y a investi près de 100 milliards de dollars sur les quatre ou cinq dernières années. On promeut l'électrique car on y croit et parce qu'on pense qu'à moyen terme ce sera quelque chose de très grand public», justifie Christian Meunier, président de Nissan Canada. 

Le constructeur japonais est aujourd'hui le plus important vendeur de voitures électriques dans le monde. Au Canada, il a atteint pour la première fois l'an dernier le cap des 1100 Leaf vendues. Il a tout intérêt à ce que ce marché prenne de l'ampleur et il a tout à gagner à y contribuer.

«On ne s'associe pas au Circuit pour la Nissan Leaf même si ça nous aidera à vendre la Nissan Leaf, on le fait pour pousser la voiture électrique, pour que les gens aient la capacité de recharger leur voiture à de nombreux endroits et sur tous les grands axes routiers. On retire un peu toutes les barrières psychologiques», explique Christian Meunier. 

Le Circuit électrique de son côté compte ouvrir 25 autres sites de bornes à recharge rapide d'ici fin 2016 tout en poursuivant le déploiement des bornes à 240 volts. Au nombre de 356 dans la province, ces dernières seront présentes d'ailleurs dans tous les stationnements des Rôtisseries St-Hubert d'ici un an et demi. Partenaire de la première heure du réseau, l'entreprise de restauration installera pas moins d'une centaine de bornes supplémentaires à 240 V.