Parallèlement aux utilitaires, dont le consommateur ne se lasse guère, l'industrie automobile cherche à donner un nouvel élan à d'autres carrosseries. Pour préparer l'ère post-VUS ? D'après ce qui a été montré au récent Salon de l'auto de New York, rien de moins sûr.

Subaru Forester

Comme Volvo à une certaine époque, Subaru ne fait pas beaucoup d'efforts pour habiller ses créations de carrosseries à la mode.

La marque estime que l'essentiel se trouve ailleurs et préfère se concentrer sur ses options techniques claires (rouage intégral à prise constante, moteur à plat et dispositifs de sécurité avancés) et les offrir à des tarifs relativement accessibles. Cette nouvelle mouture du Forester ne déroge pas à cette règle et la « beauté de ce nouveau modèle est avant tout intérieure », indique l'un de ses concepteurs. Plus spacieux et mieux insonorisé, l'habitacle se décore de matériaux plus valorisants à l'oeil comme au toucher. Comme c'est le cas des récentes Impreza et Crosstrek desquelles dérive techniquement le nouveau Forester.

Toyota Corolla 5 portes

Pour faire taire la critique qui jugeait ses produits trop lisses, Toyota a sommé ses stylistes de leur donner du relief.

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On a vu les résultats. Les Camry, C-HR et 86, pour ne nommer que celles-là, ont toutes apporté la démonstration qu'une Toyota peut être « cool », ou à tout le moins différente. La marque japonaise considère-t-elle aujourd'hui être allée trop loin ? La question se pose en découvrant les formes de cette Corolla 5 portes qui, à plusieurs égards, ressemblent à une Mazda3... Par chance, Toyota promet de causer davantage la surprise (sans révéler tous les détails) avec un moteur 2 L plus puissant et des boîtes (CVT et manuelle) inédites.

Toyota RAV4

Les passages de roue découpés à l'équerre, une calandre hexagonale et des feux qui s'étirent. Malgré les apparences, ce n'est pas un Jeep, un Ford ou un Volkswagen.

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C'est un Toyota. Le constructeur reprend à son compte (coïncidence ?) plusieurs éléments de style de ses concurrents pour donner forme à cette sixième génération du RAV4, son modèle le plus vendu. Toyota n'a pas lésiné sur le copier-coller, mais que le constructeur qui n'a jamais imité le travail de ses rivaux jette le premier boulon. Sous sa robe empruntée, le RAV4 cache l'architecture modulaire sur laquelle reposent toutes les dernières créations de la marque (Prius, Camry, Avalon, etc.) et s'anime de série d'un moteur à essence 2,5 L. Ce modèle entreprendra une carrière l'automne prochain. Une version hybride viendra compléter l'offre au printemps 2019.

Acura RDX

Les différences entre l'étude conceptuelle présentée il y a trois mois à peine et la version définitive de l'Acura RDX révélée il y a une dizaine de jours à New York tiennent dans un dé à coudre.

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Cette troisième génération attendue d'ici à la fin de l'été inaugure une signature visuelle « plus dynamique » (dixit Acura), mais qui est loin de sauter aux yeux. La marque entend l'imprimer à tous ses futurs produits. Par chance, le RDX a d'autres arguments pour nous convaincre, dont un  intérieur plus spacieux et un écran géant (10,2 po, tout de même) multimédia planté bêtement sur une console aux allures psychédéliques.

Cadillac XT4

Les dépositaires Cadillac et leurs clients vont devoir (encore) s'armer de patience.

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puisque ce n'est pas avant la fin de l'année que le XT4, utilitaire appelé à rivaliser avec les Audi Q5, Mercedes GLC et Infiniti QX50, fera son entrée. En dépit de son retard à intégrer ce segment où elle n'apporte au bout du compte pas grand-chose de neuf, la marque américaine considère néanmoins que la présence du XT4 lui sera bénéfique. Elle estime que celui-ci lui permettra de recruter une clientèle plus jeune.

Honda Insight

N'aurait-il pas été plus simple et moins coûteux de la nommer Honda Civic Hybrid ?

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Révélée en avant-première mondiale, la version définitive de la Honda Insight vise, selon Honda, à rassurer une frange de la clientèle qui demeure encore intimidée par cette technologie. Des consommateurs qui ne ressentent pas le besoin de se trouver au volant d'un véhicule aux formes bizarroïdes pour rappeler qu'ils contribuent à assainir l'environnement. L'Insight n'a donc rien de bien compliqué en apparence et reprend à quelques détails près l'architecture de la Civic, mais consomme pratiquement deux fois moins de carburant.

Hyundai Kona Electric

La version électrifiée du Kona n'était pas en soi une surprise - son constructeur avait déjà vendu la mèche -, mais ses performances, si.

Photo Éric Lefrançois

À New York, la direction de la marque sud-coréenne est passée aux aveux en annonçant que ce modèle pourra parcourir 400 km sur une seule charge grâce à une batterie de 64 kWh. Cet utilitaire de poche fera ses débuts au Canada au cours du premier trimestre de 2019. Mais le constructeur n'a pas encore tout dit. Par exemple, le prix demeure toujours inconnu, tout comme le poids de ce véhicule qui, aux dires de ses concepteurs, affiche le même volume intérieur (y compris le coffre) que le modèle à essence.

Lincoln Aviator

Après une très longue éclipse, l'Aviator reprend du service chez Lincoln.

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Ce modèle inaugurera l'une des cinq architectures que le groupe auquel appartient Lincoln entend promouvoir sur l'ensemble de ses gammes. Outre une mécanique à essence, l'Aviator proposera également une motorisation hybride à prise rechargeable, une première chez Lincoln. Le constructeur américain estime qu'il s'agit du modèle le plus représentatif de la direction qu'il entend prendre pour raviver cette marque considérée comme moribonde pendant de longues années. Proposé dans une configuration à sept places, l'Aviator comporte naturellement toutes les avancées techniques du constructeur, y compris une application nouvelle qui permet, à l'aide d'un téléphone intelligent, de démarrer, verrouiller et déverrouiller le véhicule sans clé.

Mercedes Classe C (coupé et cabriolet)

Rares sont les véhicules qui échappent au sacro-saint renouvellement du style qui, en général, intervient après trois ans de carrière.

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Les concurrentes de la Classe C de Mercedes se sont pliées à la tradition ou sont sur le point de le faire. Copie conforme du modèle qui la précède, la Classe C n'a pas éprouvé le besoin de corriger le tir, même de façon subliminale. Elle ne se donne même pas la peine de faire semblant de rajeunir. Visuellement, la seule nouveauté palpable est l'arrivée d'une calandre inspirée de la Panamericana, avec ses tiges montées à la verticale, mais surtout de la très sportive C63. Celle-ci demeure fidèle au huit-cylindres, lequel transmet désormais sa puissance (476 ou 510 ch selon la déclinaison) par l'entremise dune boîte comptant neuf rapports plutôt que sept.

Nissan Altima

Face au bombardement de VUS, quelques hardis modèles tentent d'organiser la résistance.

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Tombée de son piédestal, la berline redonne quelques signes de vitalité. La cinquième mouture de l'Altima comporte plusieurs avancées susceptibles de la démarquer très nettement de ses plus proches rivales, les Toyota Camry et Honda Accord. En effet, pour la première fois de son histoire, cette berline intermédiaire promet d'agrafer un rouage à quatre roues motrices à son soubassement, un « luxe » auquel la Maxima n'a jamais eu droit. En outre et non sans surprise, le moteur à compression variable inauguré par la filiale de luxe de Nissan, Infiniti, sera offert moyennant supplément.

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