Ce n'est pas demain que les automobilistes pourront converser avec leur voiture comme le faisaient David Hasselhoff et KITT dans la célèbre série télévisée «Knight Rider» (K2000), mais la reconnaissance vocale compte parmi les tendances les plus marquées au sein de l'industrie automobile.

Depuis quelques années déjà, les automobilistes férus de technologie peuvent s'adresser à leur voiture quand ils veulent écouter de la musique, régler la climatisation ou trouver leur chemin. Plus besoin de quitter la route des yeux, il suffit de demander et la voiture obéit.

La reconnaissance vocale et d'autres technologies sophistiquées devraient se propager au cours des prochains mois et des prochaines années, les constructeurs automobiles rivalisant pour satisfaire l'appétit des consommateurs pour des voitures branchées.

Les lecteurs de disques compacts ont été remplacés par des disques durs qui peuvent stocker des milliers de chansons, et les automobilistes peuvent relier leur téléphone intelligent à leur voiture pour écouter de la musique en ligne. Les systèmes de navigation GPS sont en voie d'être remplacés par des écrans polyvalents qui ressemblent à ceux des téléphones intelligents ou des tablettes électroniques, avec leurs multiples applications.

«Les constructeurs automobiles essaient de reproduire l'expérience de téléphone intelligent ou de tablette électronique que les automobilistes connaissent et aiment, a dit l'analyste Doug Newcomb. Les acheteurs en veulent vraiment et c'est pour ça que les constructeurs en offrent. La technologie aide vraiment à vendre des voitures.»

Par exemple, en juin dernier, le géant américain Apple a révélé qu'il collaborait avec neuf constructeurs automobiles pour incorporer son système de reconnaissance vocale Siri à leurs voitures. Pendant ce temps, BMW et Honda comptent parmi les constructeurs qui inaugureront de nouvelles technologies automobiles cet automne au Canada.

Ford, pour sa part, est à l'avant-plan de ces innovations depuis un moment. Avec son produit Sync, qui est déjà offert depuis cinq ans, les automobilistes n'ont qu'à appuyer sur un bouton pour pouvoir ensuite, à voix haute, placer un appel téléphonique, régler la radio, ajuster la climatisation ou trouver leur chemin. Ford prétend que le système peut interpréter 10 000 commandes, une affirmation qui reste toutefois difficile à vérifier.

«Notre monde change, a récemment déclaré le président du conseil d'administration de Ford, Bill Ford. Nous comptons aujourd'hui plus de quatre millions de véhicules sur les routes munis du système Sync et ce qui est intéressant, c'est que nous avons une plateforme ouverte qui permet à des programmeurs de développer des applications pour Sync. Et nous adorons ça, c'est pour ça que nous l'avons fait.»

Les détracteurs font toutefois remarquer que les capacités de compréhension de Sync ne sont en rien comparables à celles de Siri. L'automobiliste doit apprendre le jargon de Sync, qui ne répond fréquemment pas au langage naturel et qui doit entendre une séquence précise avant d'obéir. Et ne pensez même pas à blaguer avec Sync comme vous pouvez le faire avec Siri.

«Ça s'améliore mais ce n'est pas encore parfait, a dit M. Newcomb. Ils sont encore en période d'apprentissage et de croissance.»

Prochaine génération "époustouflante"

Une firme canadienne, QNX, compte parmi les joueurs importants dans ce domaine. QNX, dont le siège social se trouve à Ottawa et qui a été achetée par Research in Motion (TSX:RIM) en 2010, est connue pour ses logiciels d'une stabilité inébranlable, ce qui lui a valu des clients comme Audi, BMW, Chrysler, General Motors, Hyundai et Toyota, a dit le responsable du marketing de l'entreprise, Andy Gryc.

«Les constructeurs automobiles sont très soucieux de leur image et personne ne veut avoir un «écran bleu de la mort» et être obligé d'immobiliser la voiture pour tout redémarrer, donc ça nous a aidé à nous tailler une place sur le marché et nous continuons à miser là-dessus», a dit M. Gryc.

Si M. Gryc admet que la technologie actuellement disponible est quelque peu mitigée, il promet que la prochaine génération sera époustouflante - même s'il faudra peut-être patienter encore quelques années avant de pouvoir en profiter.

«Même si les constructeurs automobiles claquaient des doigts et disaient, 'Je veux construire un système identique à Siri', la technologie existe mais ils devraient mettre en place les composantes physiques nécessaires dans leurs voitures, a-t-il expliqué. On ne peut pas simplement prendre une tablette électronique et l'incorporer au tableau de bord.»

Les constructeurs automobiles devront aussi s'assurer que leurs systèmes peuvent être mis à jour par voie logicielle, a dit M. Gryc, puisque le remplacement de pièces comme les puces mémoire est nettement plus compliqué dans une voiture.