Quand Honda a annoncé sa nouvelle famille de moteurs au nom newage de Earth Dreams Technologies, en janvier dernier, la compagnie a été avare de détails, se bornant à promettre les moteurs ayant la meilleure consommation dans leur catégorie.

Il n'y a rien d'ésotérique ni de particulièrement révolutionnaire dans ces moteurs, comme le montre le i-DTEC Earth Dream diesel quatre-cylindres de 1,6 litre que Honda mettra dans la Civic européenne 2013. C'est le résultat d'une besogne longue, minutieuse et méthodique d'ingénieur. Un vrai travail de moine. Ce moteur conçu exprès pour le marché européen est le plus léger de sa classe mais produit 118 chevaux et 300 newton-mètres (221 livres-pied) de couple à 2000 tours-minute.

Cette puissance respectable est le produit non pas d'une innovation particulière, mais d'une approche visant à améliorer une foule de détails. Honda explique que chaque composante de son moteur i-DTEC de 2,2 Litres a été réétudiée et perfectionnée dans le but d'en réduire le poids et la taille: le résultat est un moteur pesant 47 kg de moins, consommant 3,6 L/100 km et émettant seulement 94grammes de CO2 par kilomètre; c'est un gramme de moins que le moteur Fiat TwinAir qui a deux cylindres de moins, un volume presque la moitié moindre (875cc) et 33 chevaux-vapeur de moins.

La culasse de cylindres et le bloc-moteur sont d'aluminium; le vilebrequin, les pistons et les bielles sont plus petits, l'espace entres les cylindres, plus mince, et ainsi de suite. Ce travail de moine se fait chez tous les constructeurs, mais peut-être pas de façon aussi systématique que chez Honda avec son projet Earth Dreams, qui vise éventuellement tous ses moteurs. On a vu un travail de réduction semblable quand le concurrent Toyota a rapetissé de 20 % le groupe motopropulseur hybride de la Prius pour créer la sous-compacte Prius C.

Pour compenser cette réduction de taille, Honda a réduit la friction mécanique interne, ce qui se traduit par 40 % moins de pertes énergétiques que le i-DTEC de 2,2 litres à 1500 tours-minutes. Honda a sous-traité des composantes supérieures de fournisseurs comme Garrett (turbocompresseurs) et Bosch (injecteurs).

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350 km/h nue tête, pas un cheveu de travers

La nouvelle Lamborghini Aventador LP-700-4 décapotable est une super-voiture sport ultra-exotique tout à fait ordinaire: elle coûte 300 000 euros, elle est plus aérodynamique qu'un avion de chasse furtif russe, elle fait le 0-100 km/h en 3 secondes et atteint 350 km/h, elle a un moteur V12 central de 6,5 litres et de 700 chevaux. Bref, à peu près aussi banales que toutes les autres supervoitures sport ultra-exotiques...

MAIS, elle a une chose que les autres n'ont pas: même à haute vitesse, le vent ne vous décoiffera pas. Lamborghini a installé dans son roadster un système anti-décoiffement composé d'une vitre arrière électrique et d'un déflecteur ajustable permettant aux occupants de «choisir l'intensité de leur expérience de conduite» par rapport au vent. Bref, si monsieur et madame se sentent un peu canaille et veulent avoir les cheveux qui volent au retour de la disco, on ouvre la fenêtre et on désactive le déflecteur. Si on veut arriver parfaitement coiffé au coquetel dinatoire, on ferme la fenêtre arrière et on met le déflecteur au max. Ça, c'est de la technologie.

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Rouler vert pour vrai: du biodiesel 20 % à base d'algues

Une innovation biotechnologique très attendue (et très médiatisée) a enfin atteint le marché la semaine dernière quand le biodiesel à base d'algues Solazyne a été offert en quantité limitée dans la région de San Francisco.

Solazyne, compagnie chouchou de la presse scientifique et darling boursière depuis sa fondation en 2003, fabrique un biocarburant par fermentation: des algues microscopiques sont nourries de sucre et sécrètent un carburant qui brûle plus proprement que les hydrocarbures à base de pétrole.

Après des années à potasser ses méthodes de production, Solazyne cherche encore un procédé pour produire en continu et en quantités industrielles. Mais elle produit enfin des lots suffisants pour en vendre un peu. Le distributeur de carburants alternatifs Propel, qui a des postes d'avitaillement en Californie, vend depuis peu un mélange de diesel contenant 20 % de biocarburant Solazyne.