Avec l'avènement des systèmes d'infodivertissement connectés, les voitures peuvent transmettre en temps réel une très grande quantité de données utiles. Or, il appert que de plus en plus de firmes s'y intéressent, guidées par l'appât du gain. Il y a de gros sous en jeu.

Selon Andreas Mai, directeur de la gestion des produits chez Cisco Systems, chaque voiture générerait des informations qui vaudraient près de 1470$. Bien évidemment, l'ensemble de cette somme ne se concentrerait pas uniquement entre les mains des fournisseurs de réseau. Mai soutient que les gouvernements, les automobilistes eux-mêmes et les constructeurs pourraient en bénéficier.

Dans un entretien à Automotive News, le cadre étaye ce chiffre avec certains exemples théoriques: un automobiliste peut par exemple économiser près de 580$ en passant moins de temps dans la circulation et en diminuant ses coûts d'assurance (télémétrie de l'auto avec certains programmes).

Les autorités pourraient en outre retrancher 440$ au coût "social" d'une auto grâce à une gestion plus efficace du flux de circulation selon les périodes de la journée. Finalement, les constructeurs pourraient économiser environ 310$ en moyenne par voiture s'ils ajustaient l'envergure de la couverture de leur garantie en s'appuyant sur ces données. L'intégration de différentes applications ouvrirait aussi des opportunités quasi infinies à ces derniers.

La question éthique

Il est évident qu'une telle initiative ne comporte pas que des bienfaits. Une telle brèche dans la vie privée des automobilistes permettrait aux autorités et à nombre d'entreprises de suivre leurs faits et gestes.

Un questionnement éthique est nécessaire pour bien poser les balises d'utilisation de cette information convoitée. Les gouvernements voudront-ils s'immiscer dans le débat? Les constructeurs accepteront-ils de coopérer avec les firmes intéressées par les données? Les propriétaires d'auto seront-ils d'accord pour vendre une tranche de leur vie privée? Plusieurs questions. Peu de réponses pour l'instant.