L'hydrogène est peut-être le carburant automobile de demain, mais transporter et stocker ce gaz hautement explosif est un grand défi technique. Il faut des réservoirs et des pipelines pressurisés à l'épreuve des impacts les plus violents. Personne ne veut d'une tragédie comme l'incendie du ballon dirigeable Hindenburg le 3 mai 1937.

Le chimiste Gabor Laurenczy, de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, vient d'inventer un procédé simple et non polluant qui neutraliserait le danger d'une explosion dans les infrastructures de distribution: il a trouvé comment catalyser l'hydrogène en un liquide facilement stockable et moins inflammable que l'essence: de l'acide formique. On peut imaginer ce liquide relativement sûr, qui serait transporté vers les stations-service et ne serait retransformé en hydrogène qu'au moment d'avitailler les voitures.

Le professeur Laurenczy décrit ses travaux dans un article scientifique publié dans la revue Nature Communications. Il avait déjà trouvé le processus inverse: catalyser l'acide formique en hydrogène. Les deux procédés sont simples, dit-il, et contrairement aux méthodes existantes, elles se font en une seule étape et n'engendrent pas de sous-produits chimiques indésirables. La reconversion de l'acide formique en hydrogène peut se faire à petite échelle (comme dans une station-service) avec de l'énergie fournie par des panneaux solaires.

Bonne idée? Attendez, ce n'est pas tout: en plus, les deux procédés utilisent beaucoup de CO2 qu'on trouve en excédent dans notre atmosphère polluée par 150 ans de combustion fossile. Cela étant, le plus dur reste à faire: personne n'a encore trouvé comment produire de l'hydrogène avec l'énergie solaire.