«Le but est de rendre les voitures autonomes les plus fiables possibles mais l'humain doit toujours pouvoir prendre les commandes en cas d'accident», soutient jeudi à l'AFP Luc Steels, chercheur belge en intelligence artificielle, à l'occasion de la Conférence internationale sur l'intelligence artificielle (IJCAI) à Buenos Aires.

Les voitures robotisées ont toutes déjà un conducteur de sécurité à bord qui peut intervenir en cas de défaillance. «Sur l'autoroute, les voitures autonomes seront plus sures, faciliteront le trafic et utiliseront moins d'énergie», explique Luc Steels. «Sur les longs trajets, la concentration et la capacité de réaction du conducteur diminue, il y aura donc moins d'accidents avec les véhicules autonomes», complète-t-il.

«Dans dix ans toutes les voitures pourront être autonomes. En termes de technologies c'est largement faisable» affirme le chercheur de l'Université Pompeu Fabra de Barcelone et ex-MIT.

Plus de 20 voitures autonomes conçues par Google sont actuellement testées sur les routes californiennes. Une dizaine d'accidents mineurs se sont produits depuis le début du projet il y a six ans, mais elles n'ont été à l'origine d'aucune de ces collisions, affirme sur son blogue Chris Urmson, chef du programme des voitures autonomes chez Google.

Un débat s'est ouvert dans la communauté scientifique sur les dangers de la robotique, notamment dans l'industrie de l'armement. Luc Steels a signé la lettre ouverte écrite par des milliers de scientifiques à l'ONU pour demander l'interdiction des «robots tueurs» car «les décisions concernant vie et mort doivent rester dans les mains de l'humain.»

Cependant le chercheur insiste sur les avancés permises grâce aux algorithmes mathématiques: «Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Les technologies de l'intelligence artificielle sont très utiles et performantes si elles laissent une place à l'intuition humaine».