Vantées par les constructeurs automobiles, les fonctionnalités des voitures connectées restent encore méconnues d'une grande partie de leurs propriétaires, selon une étude européenne publiée mardi.

«Quatre conducteurs de voitures connectées sur dix ignorent encore tout des fonctionnalités de connectivité de leurs véhicules», a précisé la maison de sondages TNS Sofres qui a réalisé cette enquête dans sept pays européens en collaboration avec l'institut BearingPoint.

Les pays étudiés sont la France, l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède, regroupant 3724 automobilistes ayant acheté ces 18 derniers mois une voiture disposant d'équipements connectés (navigation, multimédia...)

Même chose en Amérique du Nord

L'indifférence d'une forte minorité de conducteurs pour les gadgets connectés est partagée par les conducteurs nord-américains. L'an dernier la maison de sondage JD Powers avait révélé que 20 % des propriétaires d'autos récentes n'utilisait «jamais» plus que la moitié des technologies disponibles. En fait, le sondage américain montrait aussi que 32 % des utilisateurs n'utilisaient jamais Pandora, Yelp et des applications internet du genre; 38 % n'avait aucun intérêt à programmer une connexion Wi-Fi dans l'auto. L'indifférence atteignait même 35 % pour le stationnement assisté et 43 % pour le service personnalisé d'assistance routière (comme OnStar) pourtant disponibles dans leur auto neuve.

Comment expliquer que quatre conducteurs sur 10 ignorent des fonctions connectées aussi simples que la navigation ? Pour les auteurs de l'étude, cela montre que les constructeurs et surtout les concessionnaires ont de gros efforts à faire au moment de la vente et de la livraison au client.

La faute aux concessionnaires ?

En effet, 38 % des répondants ont indiqué qu'il n'y a eu « aucune démonstration des fonctionnalités connectées (...) lors de leurs passages en concession ou de leurs rencontres avec un vendeur».

«L'avenir de la voiture connectée n'est pas qu'une question d'innovation technologique entre les mains des ingénieurs. Les équipes marketing et les forces de ventes ont un rôle clé à jouer dès à présent», a observé Karen Tartour, directrice du pôle Automobile TNS Sofres, citée dans un communiqué.

Elle a aussi remarqué que ce phénomène constituait un «manque à gagner certain pour les constructeurs» et qu'à «à plus long terme, cela représente aussi un risque de laisser d'autres acteurs s'emparer de l'usage des données de leurs clients», allusion aux géants d'internet comme Google et Apple.

Indépendemment de ces considérations, JD Powers a fait remarquer l'an dernier que tous ces gens aucunement intéressés par les fonctionnalités connectés de leur auto paient pour des appareils qu'ils n'utilisent pas.

La connectivité compte pour la majorité

Par contre, cette médaille a un revers. 

Dans les sept pays européens sondés, «près de six conducteurs sur dix (59%) ont été influencés dans leur parcours d'achat par les équipements ou fonctionnalités connectés. Pour un tiers des acheteurs, il s'agit même d'un critère primordial dans leur décision d'achat», note le rapport.