Si les chauffeurs de taxis se méfient de Über, voici quelque chose qui ne les rassurera pas. L'équipementier Delphi va tester des taxis autonomes l'an prochain à Singapour.

Des véhicules Audi équipés du logiciel de conduite autonome Delphi relieront trois stations de métro ou d'autobus sur un circuit faisant une boucle de 6,4 km dans le parc industriel One-North, qui sert de banc d'essai pour toutes sortes de technologies automobiles. Les données recueillies permettront à Delphi de raffiner son logiciel en milieu urbain très achalandé où véhicules, piétons et vélos sont en interaction.

Déjà testé sur la grande route

Delphi a déjà testé son logiciel de conduite autonome sur la grande route, à l'occasion d'une traversée Ouest-Est des États-Unis qui s'est terminée au Salon de l'auto de New York l'an dernier.

À Singapour, les taxis sans chauffeur Delphi pourront être convoqués par une appli téléphonique. Le prix d'une course de taxi autonome n'a pas encore été annoncé, mais on peut penser que les usagers ne laisseront pas de pourboire. 

Et on n'a pas annoncé non plus comment les chauffeurs de taxis mis à pied gagneraient leur vie si cette technologie les remplaçait un jour.

Uber travaille lui aussi à des taxis sans chauffeur et un prototype fait de concert avec l'Université Carnegie-Melon roule déjà dans les rues de Pittsburgh.

La 4e révolution industrielle passe par la numérisation des usines et a comme bases technologiques l'internet des objets et les systèmes cyber-physiques. Elle causera la perte millions 5 millions d'emplois en cinq ans dans les principales économies mondiales, a prévenu en janvier un rapport diffusé au forum de Davos.

Mais les emplois de chauffeurs --taxis, camions et autos de livraisons urbains, camions lourds 18-roues-- seront touchés plus tardivement s'ils le sont. L'acceptation des voitures autonomes personnelles pose déjà d'immenses défis technologiques et juridiques.

Les Audi équipés du logiciel de conduite autonome Delphi ont déjà traversé les États-Unis. Photo: AP