Au Salon de l'auto de Montréal, comme dans les autres expositions dans le monde, les casques de réalité virtuelle sont devenus un outil des fabricants pour attirer les curieux. Mais l'intégration de cette technologie va plus loin que le simple tape-à-l'oeil. Du design des premiers concepts aux tableaux de bord de demain, voici comment la réalité virtuelle et la réalité augmentée comptent transformer la voiture telle qu'on la connaît.

Au Salon de l'auto de Montréal

Trois stands proposent des expériences virtuelles: Lexus, Mazda et ICAR. Grâce à des casques de réalité virtuelle et des sièges vibrant D-Box (comme ceux qu'on retrouve dans certains cinémas), ICAR propose un tour de piste virtuel piloté par le porte-parole du salon, Bertrand Godin. Mazda recrée pour sa part une route californienne à bord de son roadster MX-5 RF. En 360 degrés, et avec du vent simulé par ventilateur. «Avec l'hiver, c'était le meilleur moyen de faire vivre l'expérience à bord d'une décapotable», explique Heather Boutcher, directrice du marketing pour Mazda Canada.

Photo fournie par D-Box

ICAR et D-Box font faire un tour de piste virtuel aux visiteurs du Salon de l'auto de Montréal.

Dans les autres expositions automobiles

La réalité virtuelle n'est pas populaire à Montréal seulement. Au salon de Detroit, début janvier, pas moins de huit présentations étaient organisées à l'aide de la réalité virtuelle. Acura proposait un essai virtuel de sa supervoiture NSX, Hyundai organisait des courses automobiles et Ford invitait les gens à établir un record de vitesse sur le circuit du Mans, au volant d'une GT de course. Plus loin, le fabricant canadien Magna nous faisait marcher dans la ville du futur à partir des lunettes HoloLens, de Microsoft.

Du Docteur Strange au studio de design automobile...

Pour passer d'une dimension à l'autre sur grand écran, le Docteur Strange de Marvel a eu besoin de l'aide du spécialiste britannique des effets cinématographiques Framestore. Vingt-quatre caméras captaient ses mouvements sous tous les angles. C'est le même système qu'utilise General Motors pour concevoir ses véhicules. «C'est fini, l'époque où on manipulait un objet physique. Aujourd'hui, je regarde la voiture de plus près et je peux voir en détail les plis de la tôle sur le capot. C'est très impressionnant», explique Steven Powell, directeur du studio de RV pour GM. Et comme c'est virtuel, plusieurs designers répartis partout sur la planète peuvent collaborer en temps réel sur le même projet sans quitter leur studio respectif.

Dans la salle d'exposition

Quand vient le temps de choisir la couleur et les matériaux de finition de la voiture que vous vous apprêtez à acheter, la tradition est que le vendeur sort d'un tiroir des modèles réduits ou un lourd catalogue contenant toutes les options possibles. C'est en train de changer. Des marques comme Audi et Cadillac rêvent du jour où la réalité virtuelle vous permettra de visualiser votre nouveau bolide sous la couleur de votre choix. Vous verrez aussi comment l'équipement optionnel s'intègre à l'habitacle. Mieux: vous pourrez choisir la mécanique en écoutant son grondement, à l'aide d'écouteurs. Mais attention! Le prix de toutes ces options, lui, sera bien concret...

Au volant

Les affichages tête haute au volant ne sont pas nouveaux. General Motors en installe dans ses véhicules depuis les années 90. Les téléphones intelligents et la distraction qu'ils causent au volant ont relancé l'intérêt envers cette technologie. Le fabricant américain Navdy vient de dévoiler un petit affichage tête haute éponyme qui se branche à l'ordinateur de bord de la voiture, puis se jumelle à son téléphone via Bluetooth. À la vitesse du véhicule et l'état du réservoir d'essence s'ajoutent les informations de navigation et des alertes provenant du téléphone. Le meilleur moyen d'avoir les yeux sur la route sans se sentir déconnecté...

Photo fournie par Navdy

L'affichage tête haute selon Navdy, première éŽtape vers une rŽéalitéŽ augmentéeŽ en voiture.

Pare-brise à réalité augmentée

Cela dit, l'affichage tête haute est appelé à évoluer grandement dans un avenir proche. Continental, Harman et Visteon, trois équipementiers automobiles majeurs, bossent depuis peu sur le pare-brise de demain. Celui-ci affiche information et graphiques en fonction de ce qui se passe sur la route devant le véhicule. Imaginez un indicateur de distance entre vous et le camion vous précédant. Ou des lignes au sol surlignées en rouge vif quand un véhicule se trouve dans l'angle mort. C'est très près de la réalité: on pourrait voir ces technologies dans une voiture de production aussi tôt qu'en 2018.

Photo fournie par Continental

Continental préŽvoit offrir un affichage ˆà réŽalitéŽ augmentŽée pour pare-brise aux fabricants dès cette annŽée.