L'administration Trump a publié mardi une nouvelle réglementation sur les voitures autonomes autorisant plus de tests sur les routes, estimant que cette technologie pouvait réduire les accidents tout en améliorant la mobilité des personnes âgées, handicapées et autres personnes isolées.

Le but est d'inciter les entreprises de technologies et les constructeurs automobiles à faire davantage de progrès mais ce sont les clients qui décideront, à la fin, de la vitesse d'expansion de la voiture sans conducteur sur les routes américaines, a affirmé la ministre des transports, Elaine Chao, entourée de représentants de l'industrie automobile et du président de la Fédération nationale des aveugles.

«Nous sommes motivés par le potentiel de la technologie automatisée pour transformer la mobilité, redessiner les transports et révolutionner la sécurité», a-t-elle déclaré, lors d'une conférence de presse à l'université de Michigan.

Une illustration du fonctionnement d'un système de conduite autonome. Image: Volvo

Systèmes plus aboutis et ambitieux

«Notre pays est à l'orée des plus passionnantes et des plus importantes innovations de l'histoire des transports», a-t-elle également estimé.

Les nouvelles directives, qui ont été élaborées à partir de celles prises sous l'ère du président Obama, sont centrées sur les systèmes qui vont bien au-delà des systèmes automatisés de parking ou de freinage aujourd'hui largement disponibles dans les voitures classiques.

Elles sont tournées vers les outils de conduite automatisée plus aboutis.

La réglementation clarifie en outre les règles existantes en permettant aux constructeurs de faire plus d'essais et en prenant en compte l'interface entre le cadre fédéral et gouvernemental.

«Les directives fédérales sont utiles pour faire progresser tant la sécurité sur les routes que des essais en sécurité tout en fournissant plus de clarté sur le rôle des États», a réagi l'association des constructeurs automobiles.

Les routes seront un laboratoire dangereux, dit Consumer Watchdog

En revanche, l'association de défense des consommateurs estime qu'on va au-devant d'un désastre.

«C'est une feuille de route autorisant les constructeurs à faire ce qu'ils veulent, quand ils veulent et où ils veulent, faisant de nos routes des laboratoires privés pour des voitures robots sans aucune considération pour notre sécurité», a estimé John Simpson, directeur de l'association de défense des consommateurs Consumer Watchdog.

Coïncidence du calendrier, cette réglementation a été annoncée alors que le régulateur américain NTSB a estimé que le système de pilotage automatique de Tesla, Autopilot, était en partie responsable d'un accident mortel survenu en mai 2016 en Floride, impliquant une voiture du constructeur de véhicules électriques.

Lors de cette collision avec un camion le 7 mai 2016, Joshua Brown, un automobiliste d'une quarantaine d'années, avait trouvé la mort alors qu'il conduisait une berline Model S de Tesla équipée d'Autopilot. Ce logiciel est composé de capteurs, sonars, caméras et de technologies dernier cri permettant aux voitures Tesla d'effectuer seules certaines manoeuvres, comme freiner en cas de danger.

L'Autopilot n'aurait pas dû être utilisé sur la route où était survenu l'accident parce que celle-ci n'était pas adaptée à cette technologie, a estimé l'agence américaine chargée de la gestion de catastrophes aériennes et routières (NTSB), dans un rapport.