Le constructeur automobile allemand BMW a annoncé mercredi maintenir ses projets dans la voiture autonome malgré l'accident mortel dans lequel a été impliqué lundi un véhicule de ce type aux États-Unis.

«Cet accident très regrettable ne change en rien nos plans en vue de la conduite autonome», a déclaré mercredi à Munich Klaus Fröhlich, membre du directoire de BMW chargé de la recherche-développement, lors de la conférence de presse annuelle du groupe.

Doubler la flotte de test à 80 autos autonomes

«La sécurité est notre priorité absolue», a martelé le patron de BMW, Harald Krüger, alors que le constructeur va doubler cette année la taille de sa flotte de tests autonomes à environ 80 véhicules.

La prudence reste de mise car «il n'y a pas pour le moment de possibilité technique d'utiliser la conduite autonome sans causer d'accident», a souligné M. Fröhlich, deux jours après la collision avec un véhicule autonome d'Uber qui a tué une piétonne aux États-Unis.

La feuille de route de BMW reste de commercialiser à compter de 2021 son futur modèle baptisé INext proposant une conduite autonome limitée (dite «de niveau 3»), puis de tester les années suivantes des flottes capables d'offrir une autonomie complète où le conducteur reste passif (niveaux 4 et 5).

Le constructeur compte accumuler au fil du temps 200 millions de kilomètres de tests sur route et validés par ordinateur, «ce qui n'est pas le cas chez nos concurrents», a assuré M. Fröhlich.

Après avoir dégagé un bénéfice d'exploitation record en 2017, à 10,7 milliards d'euros, BMW compte faire aussi bien cette année malgré l'augmentation prévue des dépenses consacrées au développement des voitures électriques et autonomes.

Ces dépenses vont passer à 7 milliards d'euros, après 6,1 milliards l'an dernier, a expliqué Nicolas Peter, directeur financier du groupe.

Logiciel truqueur installé «par erreur»

BMW est en revanche resté sur la défensive dans l'affaire de milliers de moteurs diesel possiblement truqués, comme le soupçonne le parquet de Munich qui a mené mardi une vaste perquisition chez le constructeur.

Un logiciel a été installé «par erreur» sur plus de 11 000 voitures et influence les valeurs d'émissions de gaz tant en phase d'essai que sur la route, a expliqué M.Fröhlich, niant toute fraude à cet égard.

Interrogé sur l'effet des taxes douanières à venir sur l'acier importé aux États-Unis, M. Krüger l'a chiffré à «quelques dizaines de millions d'euros» car le groupe se fournit surtout localement pour alimenter ses usines en Amérique.