Bientôt, les automobilistes de Californie pourront peut-être acheter des plaques numériques au lieu des plaques en métal traditionnelles. La technologie de ces plaques expérimentales est semblable à celle des liseuses de livres numériques et comprend un écran sur lequel on peut afficher non seulement l'immatriculation mais aussi d'autres informations en cas de besoin.

Selon le quotidien Sacramento Bee, Sacramento est la première ville à envisager l'adoption de ce produit pour le parc automobile municipal. La mairie a commandé 24 plaques numériques rPlate, qui seront fabriquées par Reviver Auto, une firme de la région de San Francisco.

La commande de la ville de Sacramento --capitale de la Californie-- se fait dans le cadre d'une expérience menée par le département des véhicules automobiles de Californie. 

«Le but du projet pilote est d'identifier et d'analyser les avantages potentiels, nous sommes dans une phase exploratoire. Nous ne prendrons pas de décision avant la conclusion du projet pilote», a dit un représentant du bureau des véhicules automobiles au Sacramento Bee.

Lorsque avisée d'un vol, la police pourrait afficher à distance la mention «VOLÉE» sur la plaque numérique de la voiture. Photo Reviver Auto

Gérer (et surveiller) l'arrivée des voitures autonomes

Selon le président de Reviver Auto, Neville Boston, la rPlate simplifierait le renouvellement des plaques, à la fois pour les flottes de véhicules et pour le département des véhicules automobiles.

La ville de Sacramento, elle, s'intéresse à ces plaques parce qu'elles contiennent un système de géolocalisation et de communication lui permettant de suivre les déplacements des véhicules municipaux.

Elle envisage aussi cette technologie parce qu'elle pourrait servir à gérer l'arrivée des véhicules autonomes, dans la perspective où le mode autonome sera interdit dans certaines zones. Par exemple, en obligeant les propriétaires de voitures autonomes à acheter une plaque électronique, l'administration municipale aurait son propre outil permettant de savoir où sont ces voitures et dans quel mode elles roulent. 

Grâce à ce même système de communication et de géolocalisation, la police pourrait, lorsque avisée d'un vol, afficher à distance la mention «VOLÉE» sur la plaque numérique de la voiture tout en trouvant où les voleurs l'ont conduite, dit Neville Boston, le président de Reviver Auto. 

Déjà, à ce sujet, des voix critiques se sont élevées, soulignant que le système de géolocalisation de ces plaques pourraient permettre aux autorités, aux entreprises privées et à n'importe quel hacker d'épier les mouvements des citoyens.

Moins de vie privée, plus de publicité ?

«Le petit peu de vie privée qui nous reste serait anihilé. C'est un outil de gestion des flottes. Pour mon auto personnelle ? Non merci», écrit le magazine The Drive.

Les plaques ont aussi la capacité d'afficher des messages (sous le numéro d'immatriculation) rédigés par le conducteur et destinés aux conducteurs environnants sur la route, mais il est loin d'être certain que les autorités permettraient cela. 

Cet espace est aussi convoité par le secteur publicitaire, qui le voit comme un mini-panneau publicitaire pour annoncer des produits. Dans sa vidéo promotionnelle, la Reviver Auto montre la RPlate se transformant en réclame publicitaire quand les voitures sont immobilisées au feu rouge. Là aussi, les gouvernements devraient donner leur autorisation.

Si le projet-pilote mené à Sacramento est un succès, l'État de la Californie autorisera les concessionnaires à vendre les plaques numériques.

Même si cette autorisation est donnée, on peut se demander combien d'adhérents ce produit obtiendra : le prix d'une plaque numérique sera de 699 $ US, plus 7 $ par mois.

Dans sa vidéo promotionnelle, Reviver Auto montre la rPlate se transformer en réclame publicitaire quand les voitures sont immobilisées au feu rouge.