LYON - Le premier robot-taxi du monde, l'Autonom Cab, est attendu dans les rues de Lyon à la fin de l'année : une première due à la start-up locale Navya, ambitieux nouvel entrant sur le marché prometteur des véhicules électriques autonomes.

« Une première expérimentation devrait avoir lieu entre septembre et décembre prochains dans le quartier de la Confluence. Les demandes d'autorisation sont en cours », indique Christophe Sapet, 59 ans, PDG de l'entreprise créée il y a quatre ans à Villeurbanne.

Cinq exemplaires du « Cab » doivent sillonner le nouvel écoquartier lyonnais, situé au sud de la ville, entre Rhône et Saône, où Navya teste déjà sa navette autonome Shuttle depuis septembre 2016. L'expérience doit être lancée parallèlement à Perth, en Australie, et dans une ville américaine qui reste à définir.

Minifourgonnette futuriste

Comme sa grande soeur, dont le 100e exemplaire vient d'être produit, ce taxi « sans chauffeur, sans volant ni pédale » devrait desservir plusieurs stations dans le quartier, car il vise à répondre « à la demande du premier et du dernier kilomètre ».

« En 2050, les villes concentreront 70 % de la population mondiale », a relevé Christophe Sapet, selon qui la « multimodalité » va permettre de « désengorger » les centres-villes.

Présenté à Paris en novembre puis au salon de l'électronique CES de Las Vegas en janvier, l'Autonom Cab est une minifourgonnette futuriste qui peut transporter jusqu'à six personnes. Long de près de 4,60 m, il a une vitesse opérationnelle de 50 km/h et peut atteindre jusqu'à 90 km/h.

Il est équipé de 6 caméras, 10 capteurs lidars (permettant de détecter des obstacles), 4 radars, 2 antennes de positionnement par satellite et 1 centrale inertielle.

Vendu 537 000 $ (350 000 euros) pièce, il sera construit comme le Shuttle à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Navya dispose également d'une autre usine de production à Saline, près de la capitale américaine de l'automobile Détroit.

Son exploitation future s'inscrit dans la droite ligne de la politique du gouvernement, qui va autoriser dès 2019 les expérimentations de véhicules autonomes sans conducteur sur l'ensemble du territoire.

« Nous restons les premiers à livrer des véhicules, qu'ils soient navettes ou robots-taxis. Nous avons clairement une position de leader » sur le marché, a souligné Christophe Sapet, qui revendique 67 navettes vendues dans 16 pays à la fin du premier trimestre 2018.

La start-up, qui compte près de 220 collaborateurs en France et aux États-Unis, a annoncé mercredi avoir lancé un processus d'introduction en Bourse pour financer sa recherche et développement, étoffer ses équipes de vente et de marketing et renforcer ses capacités de production.