Ces quelques chiffres reflétés sur le pare-brise de votre nouvelle voiture ne font pas qu'indiquer votre vitesse. Ils pointent vers l'avenir de l'affichage dans les automobiles.

« À terme, nous souhaitons créer un système visuel complet », affirme un chercheur de General Motors associé au développement de la technologie d'affichage tête haute du groupe américain. L'objectif de GM : éclater son petit affichage afin qu'il occupe la totalité du pare-brise, plutôt qu'un rectangle d'à peine quelques centimètres carrés visible par le conducteur uniquement.

Cette technologie hautement futuriste a été présentée pour la première fois par GM en... 2010. Il y a exactement 30 ans cette année, la société de Détroit a été la première à commercialiser des véhicules avec affichage tête haute. Il est normal qu'elle ait un peu d'avance dans son développement ! Mais le reste de l'industrie est en train de la rattraper. De petits dispositifs projetant de l'information numérique sur le pare-brise - ou sur une surface réfléchissante située derrière le volant - sont monnaie courante en 2018.

L'objectif est louable : en ajoutant des capteurs intelligents au dispositif, le véhicule pourrait attirer l'attention du conducteur vers un panneau affichant un changement de limite de vitesse. Ou il pourrait reproduire artificiellement l'accotement masqué par un brouillard trop épais. En d'autres mots, il rendra la conduite automobile plus sûre.

Et ce n'est qu'un début !

Vers une réalité augmentée et connectée

L'affichage tête haute est une technologie bien connue des adeptes de jeu vidéo, des férus de mobilité informatique et même de plusieurs pilotes d'avion. Mais d'ici 10 ans, elle est appelée à devenir presque exclusivement une technologie automobile.

Les affichages installés dans des voitures compteront pour 88,4 % de tous les dispositifs tête haute sur la planète au plus tard en 2027, selon la firme d'analyse spécialisée Technavio.

C'est d'ici à 2022, donc durant la mise en marché de la prochaine génération de véhicules neufs, que cette technologie atteindra une certaine maturité, avec une croissance annuelle anticipée de 70 % du nombre d'appareils en fonction. Et ce n'est que le début. La prochaine étape sera de faire passer cet affichage au niveau supérieur : celui de la réalité augmentée, sur l'ensemble du pare-brise.

« Les technologies optiques sont rendues si compactes qu'elles permettent déjà d'installer des ensembles d'affichage tête haute à réalité augmentée dans des espaces aussi limités qu'un tableau de bord », explique un porte-parole de la firme d'analyse Technavio. « L'avantage étant que cette technologie coûte aujourd'hui beaucoup moins cher à fabriquer » qu'il y a quelques années, ce qui laisse croire que cette fois, le concept a plus de chances de devenir réalité qu'en 2010.

Depuis un an ou deux, les principaux fabricants de composants d'automobiles que sont Continental, Bosch, Denso et Visteon ont dans leurs cartons des prototypes de tels affichages à réalité augmentée. Ceux-ci peuvent indiquer la distance entre le véhicule et les obstacles devant lui, aider à se rendre à destination ou informer le conducteur de l'état du véhicule.

Leur mise en marché n'est pas encore confirmée, mais on sent que ça s'en vient, et vite. Pour ne rien manquer, il faudra garder l'oeil ouvert. Et la tête haute.

L'affichage tête haute en trois exemples

General Motors

La Cutlass Supreme de l'ancienne marque Oldsmobile a été la première voiture du groupe GM équipée d'un affichage tête haute, en 1988. La technologie s'est raffinée au fil des ans, et c'est en 1998, à bord de la Corvette (C5), que la couleur a officiellement fait son apparition sur ce système.

Mazda

Si on fait abstraction d'un essai à bord de la 240SX de Nissan durant les années 90, Mazda a été la première marque grand public à adopter massivement l'affichage tête haute en Amérique du Nord, à partir de 2016. Cette année, cette technologie appelée Active Driving Display par Mazda figure au catalogue de la plupart des modèles de sa gamme, y compris ses VUS et son roadster MX-5.

Hyundai

Après Audi, BMW, Nissan, Kia, Mercedes, Volvo et Toyota, la marque Hyundai est la dernière en lice à avoir adopté l'affichage tête haute à bord de ses véhicules. Le tout nouveau Kona 2018 est le premier de la gamme à en profiter. Il reprend à peu de choses près la formule mise de l'avant par Mazda, laquelle recourt à un petit réflecteur logé derrière les cadrans face au conducteur pour afficher la vitesse et quelques autres informations liées à la conduite.