Les constructeurs européens et japonais offrent déjà des phares adaptifs auto-tamisants sur plusieurs modèles mais pas sur le marché américain. Car ces phares très puissants --qui n'éblouissent pas les automobilistes roulant en sens inverse-- sont interdits par les autorités routières américaines en vertu de règlements désuets.

Mais cela va changer : la National Highway Traffic and Safety Administration a publié un avis décrivant cette technologie comme «ayant le potentiel de réduire le risque d'accident en augmentant la visibilité sans augmenter l'éblouissement».

Des DEL, des caméras et un logiciel

En Europe, ces phares sont aussi appelés «phares intelligents» (Volvo) ou «phares Matrix» (Opel). Chaque phare est composé de nombreuses diodes électroluminescentes (DEL) au lieu de l'ampoule unique du phare conventionnel.

À leur intensité maximale, ces DEL projettent une lumière plus brillante à de grande distance.  À l'aide de caméras pointées vers l'avant et d'un logiciel, les voitures roulant devant ou arrivant en sens inverse sont localisées et enveloppées chacun dans une zone de lumière moins aveuglante, en baissant l'intensité des DEL correspondantes.

Ces systèmes sont très dynamiques : ainsi, quand survient un véhicule roulant en direction opposée, la zone plus ombragée l'accompagne jusqu'à ce qu'il soit passé derrière et son conducteur n'est jamais ébloui.

Une voiture roulant devant est protégée de la même manière, même lors des dépassements.

Les phares intelligents de la Porsche Cayenne 2019.

Bons pour les piétons et les cyclistes aussi

Certains phares adaptifs identifient même les piétons et les cyclistes sur le bord de la route, puis les protègent de l'éblouissement en baissant l'intensité de la lumière au niveau des yeux seulement. Le reste du corps reste intensément illuminé, donc visible par le conducteur.

Tous ces ajustements se font automatiquement, sans intervention du conducteur... et sans possibilité qu'il oublie de «baisser les hautes», aveuglant ainsi le pauvre automobiliste devant lui.

Ils sont donc incompatibles avec la règlementation actuelle en Amérique du Nord, qui oblige de pouvoir régler manuellement les feux de route et les feux de croisement.

La règlementation actuelle est décriée non seulement par les constructeurs étrangers depuis 2106 mais aussi par des organismes réputés comme l'Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), qui est très critiques des phares conventionnels.

La NHTSA donne à quiconque jusqu'au 11 décembre pour déposer un mémoire pour ou contre ce changement. Le nouveau règlement devrait suivre rapidement.

À peu de choses près, les homologation canadiennes s'alignent sur ce qui se décide au Sud de la frontière. Dans ce cas-ci, ces types de phares sont déjà permis au Canada depuis février dernier, mais la plupart des constructeurs vont attendre l'application d'un réglement uniforme des deux côtés de la frontière.

Pour voir les phares intelligents Volvo à l'oeuvre, cliquez ici.