S'émerveiller devant un paysage grandiose ou s'enivrer à la sortie d'un enchaînement de courbes: pour découvrir du pays, il n'y a rien de tel que la moto. Nous vous proposons de partir à la découverte de belles routes du sud du Québec. Cette semaine, un joyau méconnu, la vallée de la Yamaska.

Kilomètres 0 à 75: de Montréal à Sorel

Le long du Saint-Laurent

Pour se rendre à Sorel, on a choisi de suivre le fleuve Saint-Laurent par la vieille route, la 132. Les villages de Varennes, Verchères et Contrecoeur sont tous les trois coquets, avec de nombreuses belles demeures du XVIIIe siècle. À Varennes, en entrant dans le coeur de la ville, il faut tourner à gauche dans la rue Sainte-Anne, qui suit le fleuve en passant devant la magnifique église. À Verchères, on fait une petite pause au parc des Pionniers pour admirer le monument centenaire rappelant la défense en 1692 du fort de Verchères par la jeune Madeleine de Verchères. À Contrecoeur, on se délie les jambes dans le parc Cartier-Richard, situé juste à côté de la belle Maison Lenoblet-Du Plessis, construite en 1794 et qui a servi de lieu de rencontre pour les Patriotes de 1837.

Kilomètre 75: Sorel

Halte à la Marina Saurel

En entrant à Sorel, on croise les impressionnantes installations de Rio Tinto Fer et Titane - on se croirait un instant dans un monde post-apocalyptique. Mais la brutalité industrielle cède rapidement le pas au joli centre-ville où se succèdent quelques belles terrasses, étonnamment nombreuses dans le quadrilatère des rues du Roi, George, du Prince et Augusta. On peut très bien s'arrêter ici, mais nous avons choisi de continuer un peu plus loin pour nous rendre jusqu'au belvédère de la Marina Saurel (écrit comme le nom du fondateur de la ville, Pierre de Saurel, capitaine du régiment de Carignan-Salières). La terrasse du restaurant ouvert l'an dernier est littéralement suspendue au-dessus de la marina; la vue sur le fleuve vaut à elle seule le déplacement.

Photo Bernard Brault, La Presse

La terrasse du restaurant ouvert l'an dernier est littéralement suspendue au-dessus de la marina la vue sur le fleuve vaut à elle seule le déplacement.

Kilomètre 95: Yamaska

Au pied des éoliennes

On sort de Sorel en suivant la route 132, que l'on quitte à Yamaska en s'engageant vers le sud sur la 235. La rivière Yamaska se profile tout de suite sur la gauche, mais on remarque aussi les grandes éoliennes qui s'élèvent dans le ciel à droite. Moins de deux kilomètres après le début de la 235, on peut emprunter un chemin de gravier qui nous amène jusqu'au pied de quelques-unes des 12 structures du parc éolien Pierre-De Saurel, construites l'an dernier sur le territoire des municipalités de Yamaska, Saint-Robert et Saint-Aimé.

Photo Bernard Brault, La Presse

On peut emprunter un chemin de gravier qui nous amène jusqu'au pied de quelques-unes des 12 structures du Parc éolien Pierre-De Saurel.

Kilomètres 95 à 145: de Yamaska à Saint-Hyacinthe

Au coeur de la vallée

Dès les premiers kilomètres sur la 235, on découvre avec émerveillement la campagne verdoyante qui entoure la rivière Yamaska, encastrée en contrebas. Les douces courbes nous permettent d'admirer le paysage à loisir jusqu'au village de Massueville. Ici, on quitte la 235 en continuant tout droit sur le chemin du Bord-de-l'Eau. Le tracé s'active un peu, le chemin épousant les méandres et les vallons dessinés par l'étroit cours d'eau et ses affluents. Mais le plus beau tronçon est celui du rang Bourgchemin Ouest, véritable petit paradis du motocycliste. En arrivant dans le village de Saint-Barnabé-Sud, on retrouve la 235 jusqu'à Saint-Hyacinthe. Au choix, on peut se rapprocher de la rivière en tournant à gauche sur le chemin de Saint-Barnabé, pour ensuite tourner à droite sur le chemin du Rapide Plat Nord. On entre à Saint-Hyacinthe par la rue Girouard.

Photo Bernard Brault, La Presse

Les douces courbes nous permettent d'admirer le paysage à loisir.

Kilomètre 145: Saint-Hyacinthe

Le doyen des marchés publics

À Saint-Hyacinthe, on se gare dans la rue des Cascades, près du superbe marché public construit en 1830. C'est le plus vieux au Québec. On y trouve bien sûr les fruits et légumes frais des producteurs de la région, mais aussi une foule de produits spécialisés. Tout près se trouvent de nombreux restaurants, cafés et bars, dont l'incontournable Bilboquet, qui s'est fait une place de choix parmi les microbrasseries québécoises. Une nouveauté, une des sections de la brasserie accueille pendant le jour le Café Mareiwa, ouvert il y a un peu plus d'un mois. La jeune propriétaire torréfie ses grains sur place, achetés directement de Colombie.

Photo Bernard Brault, La Presse

Le Marché public de Saint-Hyacinthe

Kilomètres 145 à 175: de Saint-Hyacinthe à Saint-Césaire

Pour faire durer le plaisir

Pour quitter le centre-ville de Saint-Hyacinthe, le mieux est de retrouver la route 235 en direction sud et de la suivre jusqu'au pont Douville. Là, on bifurque à droite sur la route 231 de façon à demeurer sur la rive ouest de la rivière Yamaska. Cinq kilomètres plus loin, on tourne à gauche où commence la route 233. Le rang du Bas-de-la-Rivière Nord épouse avec un malin plaisir les méandres de la rivière; on prend son pied sans même faire d'excès. Arrivés à Saint-Césaire, on peut passer par le village pour aller rejoindre l'autoroute 10, mais on peut aussi regagner la métropole par la 112 et s'arrêter chez Bouchard, au coin de la route 133 à Richelieu, halte incontournable pour tout motocycliste qui se respecte!

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Coup de chapeau à Odile Mongeau et Hélène Boyer, auteures du guide Le Québec à moto, inestimable source d'inspiration pour le touriste à moto!

Photo Bernard Brault, La Presse

La route 233, à Saint-Damase