Mercedes-Benz vient de tester en conditions réelles un robot doté d'une sensibilité tactile telle qu'il pourra bientôt remplacer des humains. Le constructeur allemand a fièrement présenté ce robot assez habile pour installer les délicates composantes d'une transmission automatique à double embrayage.

« Depuis toujours, seule la main humaine pouvait détecter si les engrenages des disques d'embrayage s'imbriquent parfaitement les uns dans les autres (lors de l'assemblage) », a indiqué Mercedes-Benz dans un document expliquant comment l'entreprise aborde les défis de la 4e génération industrielle, qui arrive par le truchement de l'informatisation et la robotisation extrêmes des processus industriels. « Or, la dernière génération de robots capteurs tactiles est désormais capable de sentir si les composantes » sont bien positionnées ou pas.

Voilà qui rassurera sûrement tous les ouvriers qualifiés et apprentis qui oeuvrent dans les usines du Québec et du monde entier et ceux qui sont actuellement dans les écoles de métiers.

La 4e révolution industrielle passe par la numérisation des usines et a comme bases technologiques l'internet des objets et les systèmes cyber-physiques. Elle causera la perte millions 5 millions d'emplois en cinq ans dans les principales économies mondiales, a prévenu en janvier un rapport diffusé au forum de Davos.

Pas juste des risques

En toute équité, il faut dire que Mercedes-Benz ne parle pas de coupes d'emploi et envisage plutôt une nouvelle ère de production et de qualité accrues grâce, précisément, à la coopération humain-robot permettant la meilleure combinaison possible entre « la supériorité et la flexibilité cognitives de l'homme, d'une part, et la force, l'endurance et la fiablilité du robot, d'autre part » Le constructeur allemand évoque aussi de nouvelles possibilités pour pallier au vieillissement de la main d'oeuvre.

Certains experts estiment que le risque pour l'emploi est plus grand dans les pays en voie de développement où la main d'oeuvre bon marché est moins spécialisée.